L'île
rouge 2 – Chez les ZAFIMANIRYS – novembre 2016
Avant
tout, pour les joueuses et joueurs,
bravo à Brigitte et Daisyone
pour avoir trouvé Buzz sur la photo,
Mais
vous pouvez vous départager,
ainsi que les autres car, cette fois,
dans l'article précédent,
dans l'article précédent,
il y avait deux photos avec Buzz,
Alors au boulot !!!!!!
Groupe ethnique de quelques dizaines de milliers d'âmes, les Zafimanirys se nichent dans les forêts à l'est d'Ambositra et au nord de Ranomafana, dans une région au centre de MADA.
Mais avant il faut quitter les rochers
Les belles malgaches si gentilles,
Les baobabs,
&
Antoetra
le premier village « Zafi » est accessible en voiture, et
donc visité par de nombreux touristes,
Pour
trouver plus authentique il faut marcher plus haut dans les plateaux,
faire un trek de un ou plusieurs jours avec un pisteur trouvé sur
place,
Les
ZAFIMANIRYS sont des maîtres sculpteurs, notamment sur le bois de
palissandre et autres essences précieuses, ils ont aussi des
habitations d'une architecture particulière, démontables, car ce
sont d'anciens nomades.
Mais
il faut tout d'abord se rendre sur place...
En vérité il n'y a que
600 km à faire,
Une nuit à Morondava, puis,
Morondava / Miandrivazo,
Miandrivazo / Antsirabe,
et Antsirabe / Ambositra,
Pour
faire passer le trajet, qui va être long...., il faut vous parler du
« Taxi-brousse !
Si
tu n'as jamais eu,
Mal
à la tête,
Des
crampes,
Des
fourmis plein les jambes,
Peur,
La
nausée,
Une
franche envie de vomir,
L'envie
de perdre connaissance pendant quelques heures,
Un
bambin nu à coté de toi, ou sur toi,
Qui
se fait dessus, et sur sa mère,
Ou
sur toi,
Le
fantasme de perdre l'odorat,
Le
désir d'avancer le temps,
Pour
être déjà à demain,
La
réponse à la question,
« Qu'est
ce que je suis venu faire dans cette galère ? »
La
haine de ton voisin,
La
trouille d'attraper des puces,
Des
poux, ou des morpions,
ESSAIE
LE TAXI-BROUSSE !
C'est
Magique, Initiatique,
Personnellement
je vais en enchaîner trois de suite
pour faire 600 km, soit 16 h de
voyage,
sur un alignement de trous,
entourés d'un peu de route,
Dans
le deuxième, je suis à l'avant, près du chauffeur, le grand luxe,
pas de ceinture de sécurité, rien pour se tenir, le pare-brise
fissuré de partout, amortisseurs inexistants, pneus totalement
lisses...
Fait
bien 45° dans ce micro-ondes sur roulettes...
Le
troisième est bien aussi, minibus Hunday, neuf places, seize
passagers,
Les
freins lâchent en route, une heure de réparation sur le bord de la
route,
Une belle série de taxis " collector" |
Le poste de police ... |
Les taxis brousse ! |
Sympa la route nationale... |
Petit village de chercheurs d'or |
SUPER !!!
J'arrive
à Ambustra, crevé, mais vivant !
See
you tomorrow...
Chez
les Zafimanirys j'y suis !
Ce
sera deux jours de balade en trek, visite de quelques villages, plein
soleil le matin, gros orages l'après-midi,
Je
ne traverserai pas le plateau en entier car il est un peu tard dans
la saison, la pluie est là, les sangsues sont de sortie,
La
zone des « Zafis » fait sept cents kilomètres carrés,
couvrant quatre vingt-seize villages,
Ce
groupe ethnique, sous-groupe des Betsilaos ne vit qu'ici,
Petites
maisons traditionnelles, entièrement en bois, à l'origine sans
clous, seulement des chevilles pour pouvoir être démontées et
transportées, "La Yourte au carré!"
Une
seule pièce, rectangle, donc quatre coins, dédiés, un pour les
ancêtres, s’asseoir et dormir, un pour la cuisine, un pour les
animaux, le dernier pour les outils,
Un
poteau central, et à son pied, le foyer, au sol,
En
tout, douze mètres carrés
La
particularité est que, sur l'extérieur, tout est sculpté, les
volets, la porte, les fermes de charpente, de motifs très fins et
traditionnels,
Ils
proposent beaucoup de sculptures en bois nobles, palissandre, bois de
rose, ébène, bois noir....
Malheureusement
je n'ai aucune place,
J'achète
deux bricoles minuscules pour laisser un peu d'argent,
Ces
gens sont d'une pauvreté absolue, pas d' eau, pas
d'électricité, très peu d'ustensiles, quelques outils, ne mangeant
pratiquement que du riz, agrémenté de bouillons et de brèdes,
Bien
sûr, tout est sale, terreux, soit poussiéreux soit boueux, selon
les caprices du temps,
Dans
un des villages il y a un « cinéma », une cabane de
trois mètres sur quatre, où un vieux DVD et un écran miteux
projettent, d'après l'affiche punaisée sur le mur extérieur,
affiche format A4, "Spiderman", pour 6 centimes d'euro le ticket...
Deux
heures de distraction pour les gosses dont les parents ont la chance
de les avoir les 6 centimes...
A
un autre endroit, les gosses n'ont plus de ballon de foot, déchiré,
et regardent celui qui est pendu dans l’échoppe du village...
Je
leur achète le fameux ballon, ils filent en courant vers le terrain
de jeu,
Le travail dans les rizières |
Mes premiers beaux caméléons, multicolores |
Antoétra, au centre de la photo, la maison où j'avais posé la tente dans le jardin, La propriétaire m'a finalement offert une chambre, Heureusement il a plu toute la nuit... |
Dans une maison "Zafi", avec tous les gosses qui viennent voir le "Vaza" |
Un village "zafi " |
La réserve, comme les Horréos espagnols |
Toujours
pas vu un touriste, j'ai vraiment de la chance, je crois que je ne le
supporterai pas,
Ergoter
sur le prix d'une sculpture à 10 euros, pour l'obtenir à moitié
prix de trois fois rien, aveugles et insensibles à cette misère
dans laquelle ils sont venus se perdre, de chipoter un euro sur le
taxi qui en demande trois, pour traverser la ville, et se taper trois
cocktails le soir à l'hôtel...
J'ai
l'insulte qui monte aux lèvres,
Et
descend dans l'encre du stylo...
Encore quelques photos...
Le cinéma ! |
Porte sculptée |
La charpente |
Le sculpteur à l'œuvre |
Des objets proposée à la vente |
Une porte |
Une jolie femelle |
La mairie, flambant neuve |
Le village vient voir les taxis-brousse arriver, ou partir |
Je
vais continuer vers le sud, nous sommes dimanche, je sais que c'est
le jour du premier tour des primaires de la Droite, je n'aurai pas
les résultats avant un grand moment,
Résultats
dont je me fous d'ailleurs...
Une
journée de route, enchaîné trois taxi-brousse de suite, avec les
attentes inévitables, dix heures de trajet pour rejoindre RANOMAFANA
et son Parc National, connu pour les nombreuses espèces de
lémuriens qu'il abrite,
Une
nuit dans un dortoir à l'entrée du parc( dortoir qui abrite lui, des
centaines de puces!)
Le
matin, trek dans la forêt, magnifique, avec un guide, et des
pisteurs chargés de repérer les lémuriens dans les arbres, et de
signaler l'endroit au guide, par téléphone,
Ils
sont très professionnels, heureusement, vu les tarifs pratiqués !
En
quelques heures je peux admirer quatre espèces différentes, dont
une extrêmement rare, journée chance car il ne reste que deux
individus dans tout le parc !
Bon,
pour les photos c'est différent car, à part quelques espèces qui
descendent au sol, ils restent dans le haut des arbres, dans la
canopée, donc, contre-jour garanti !
Une maison " Betsiléo " |
Les rizières |
Les trous et gravats laissés par les chercheurs d'or |
Lémurien en train de manger des bambous |
C'est celui-ci dont il ne reste que deux exemplaires dans le parc |
Une autre espèce ( le black & white ? ) |
Une belle église sur le bord de la route |
Je
vais maintenant rejoindre le grand sud,
En
taxi-brousse bien sûr,
Alors
on se retrouve là-bas,
Les taxis-brousse, ils sont des milliers et ont tous une chose en commun, une pièce en parfait état, rutilante, comme neuve, et tous la même, le couvre volant...
Sur la vitre arrière de tous les transports en commun il y a une phrase écrite en blanc,
De quoi se sentir en parfaite sécurité, malgré les amortisseurs agonisants, les freins élimés, les pneus lisses, et le fait d'être à vingt-deux dans un véhicule de douze places, avec trois cents kilos de bagages sur le toit...
ENJOY
&
Pensées du jour
Les taxis-brousse, ils sont des milliers et ont tous une chose en commun, une pièce en parfait état, rutilante, comme neuve, et tous la même, le couvre volant...
Sur la vitre arrière de tous les transports en commun il y a une phrase écrite en blanc,
"Jésus est avec nous"
"Jéhovah nous protège"
"Pentecostika veille sur toi"
De quoi se sentir en parfaite sécurité, malgré les amortisseurs agonisants, les freins élimés, les pneus lisses, et le fait d'être à vingt-deux dans un véhicule de douze places, avec trois cents kilos de bagages sur le toit...
Le poème du jour....
L'île rouge
Rouge, la terre des hauts plateaux,
Rouges, les murs des maisons Betsiléo,
Rouges, les flamboyants des places malagasy,
Rouge le soleil du soir,
tombant sur le Mozambique,
Rouge, l'eau de la Tsibirina,
de la Manambolo,
aux berges rouges,
Rouge, l'Isalo le soir,
Rouges, les rubis de Sakahara,
Rouge, le sang des Malgaches,
des enfants affamés,
Rouges, les lèvres des fleurs de la nuit,
vénales petites femmes,
saignées, rouges de honte,
Noirs,
la misère,
l'avenir,
la peau des pauvres peuples
ENJOY
&
B.A.P.
Bien planqué le 1er Buzzou , photo les baobabs, il est accroché à la pierre....
RépondreSupprimerToujours de belles photos ....
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerOn se demande si nous sommes tous sur la même Terre...
RépondreSupprimerbououhh les taxi brousse ne font pas envie, les objets sculptés si ! mais quel dépaysement !
RépondreSupprimerMagnifique !
RépondreSupprimerLa seule pensée qui me vient à l'esprit en lisant cet article !