L'Île rouge 1- De TANA chez les CHAKALAVES - nov 2016


L'île Rouge 1 
 De Tana chez les Chakalaves novembre 2016



Bon, départ de Gillot, aéroport de saint Denis de la Réunion, j'ai le bagage minimum, rien en soute, trois kilos sur le dos.



Je passe la PAF, le contrôle scan,



Me tombe sur le dos une « Pète Ass », en français « Kass Kouye », qui me vide mon sac, fouille partout, me traite comme un gosse de douze ans, et me manque du plus élémentaire respect...



Elle me confisque mon produit anti-moustiques, pourtant emballé dans le contenant transparent de rigueur, veut me confisquer mes médicaments anti-palu sous prétexte que je n'ai pas l'ordonnance, ça s'arrange finalement avec son chef..., pour se venger, elle me confisque mon tube de dentifrice, donné par la compagnie aérienne en arrivant, soit 4cm de long par 5mm de diamètre ! 3g de dentifrice, de quoi se laver les dents une fois...



Je suis furieux, hésite entre l'insulter, l'étrangler sur place, lui dire qu'elle est très moche, mal B-Zé,...ou rire,

Finalement je la quitte en lui disant « merci Madame ce fut un réel plaisir... »



Donc un café à St Denis, une heure de vol, une bière Phoenix à l'île Maurice, et direction Antananarivo, environ deux heures de vol.



Arrivée à Ivato, aéroport de « Tana », visa soixante jours obtenu en dix minutes sans formulaire et sans photo d'identité, ça déroule....

Pas de bagage en soute, il semble que les douaniers fassent un peu de zèle auprès des arrivants, bon, il y a donc trois solutions :  « à déclarer », « rien à déclarer »(et là ça fouille...) et « toilettes » je remarque que le couloir « toilettes » fait le tour des deux autres, je descends pisser, je remonte, passe par derrière, et je suis dehors, j'ai atterri il y a 25 minutes, c'est bon, les premiers bagages ne sont pas encore arrivés sur le tapis roulant...



Voyager léger a du bon,
et puis,
finalement,
la plupart des choses qu'on emmène avec soi,
 ce n'est pas tant pour s'en servir,
que pour se rassurer !!!



Je sors de l'aéroport, et là !!!!

J'ai volé (comme un avion)
1h30,
 et j'ai remonté le temps,
 volé (comme un voleur) 40 ans !!!



J'ai vingt ans, je suis entouré de 4L, 2 chevaux, 404 Peugeot, R12, publicités des années soixante,
Fabuleux, je plane, le pays me plaît déjà,



Je croise mon reflet dans la vitre d'un bus, et là, badaboum, non je n'ai pas remonté le temps...



Je comprends vite le rythme des transports,
aéroport/centre ville, 14 km,
une heure et demie...



Mais ça me va,
je sens que je vais,
encore une fois,
 vivre un voyage initiatique...



J'observe, les couleurs ne sont pas les mêmes, mais partout, la misère se ressemble, a la même tonalité de fond, la même odeur,

C'est comme en Inde ou au Népal, des échoppes minuscules, pour tout, vendre, réparer, nourrir, soigner, de petits étals microscopiques, qui vendent un peu de tout, mais n'ont rien...





J'arrive dans une auberge du centre ville, propre, joyeuse, un rendez-vous de routards, première bière locale, la THB (three horses beer) ne pas confondre avec la THC... 1,60 euro les 65 cl, je vais me régaler...



Je me donne quelques jours pour étudier la carte, récolter un maximum d'infos et commencer la visite de cette île immense...

Escale à Maurice

Arrivée à "Ivato"

Nouvelles pubs, à l'ancienne..

Les taxis de Tananarive, et suivantes...




 
 
 
 
Île géante, 580 000 km2, disposant de peu de routes, elles même défoncées...



Imaginez la France, en un peu plus grand, avec Lyon pour capitale, et trois routes en mauvais état, Lyon/Lille, Lyon/Nice, et Lyon/Bordeaux, chaque liaison nécessitant 2, 3, voire 4 jours de « Taxi Brousse », suivant la météo et les aléas mécaniques,

Pour le reste, des milliers de kilomètres de pistes, cailloux, sable, ornières, boue...



J'étudie tout ça devant quelques THB, et on se retrouve...





Bon, c'est parti, descente en taxi brousse jusqu'à Antsirabé au sud, 160km/4h30 ça va...



Une chambre d'hôtel minable, dont la porte ne ferme pas à clef, ne ferme même pas du tout, on arrangera ça avec un dossier de chaise...et je traîne en ville,



Je tombe sur « Béra », un Malgache, guide de profession, originaire de Miandrivazo, 250 km à l'ouest,

Je lui explique ce que je voudrais faire, c'est son rayon, il peut m'arranger ça, nous parlons devant une bière, le gars semble sympa et honnête, je signe pour partir sept jours, départ demain matin 6h30.



Au programme, rejoindre Miandriavazo en taxi brousse, descendre la rivière Tsiribina en pirogue jusqu'à Belo, soit quatre jours de pirogue et trois bivouacs en bord du cour d'eau, (l'autre option, la rivière Manambolo, ne se fait plus en cette saison, début des pluies)

Ensuite remonter la côte ouest en 4X4 pour se rendre au parc national des « Tsingys », et redescendre ensuite plus bas jusqu'à Morondova, pour, bien sûr, contempler les incontournables baobabs, avec, en plus, un peu de marche, un peu de charrette à zébus.

Ça va être une bonne semaine !



Bon, attendre un taxi brousse, qui part dans la bonne direction, et qui a des places libres, devant l'hôtel Diamant, le luxe de Antsirabé, le seul night club aussi, pour prendre un verre le soir, et surtout, rencontrer « les fleurs »...

Sur la route vers Antsirabé


Le pousse-pousse, qui est plutôt un tire-tire

Ce qui me fait rire c'est "Salle de Mariage",
personne ne vient se marier ici...

C'est là que l'on trouve un taxi brousse "pour partout"!!


Les fleurs sont les  « papillons de nuit » de Tana, dans les bourgs de la brousse, on a une image encore plus poétique de la JPM (jeune pute Malgache!)



Les fleurs sont des jeunes femmes libres,
qui poussent toutes seules,
sans propriétaires,
et s'épanouissent libres...
(bon, ne pas oublier que l'engrais,
c'est l'Ariari, ou l'Euro...)



Il faudra la journée pour faire cette étape de 220 km ! 4H d'attente, 7h de route, arrivée de nuit, repas rapide, hôtel typique, là aussi la porte de la chambre ne ferme pas...

La petite vendeuse de fruits m'a trouvé une bière, fraîche...

Le magasin est sur la tête...

La vie est là, un bébé n'attend pas...

OK, Question sécurité, c'est pas gagné,
 c'est mon taxi brousse...

Ce qu'on appelle le "Café Taxi",
une touque (ex peinture ou huile moteur), une boîte de sucre, une boîte de lait,
du café chaud,
un petit noir à 6 centimes d'euro en attendant le départ...

Petit hameau en route, sommaire...

Arrêt dans un village le long de la nationale




Fin de journée sur le plateau


Un café le matin et départ pour la rivière toute proche où se trouvent les pirogues, il est 7h, les femmes se baignent nues au bord de la rive, ma présence ne les dérange pas,

L'une d'elle se dresse, tous seins dehors et me parle en riant,
Mon guide, qui traduit, m'explique qu'elle me dit qu'elle est célibataire, si je veux je la prends, elle est d'accord !!



Je lui fais dire qu'elle est très belle, mais que moi, je ne suis pas célibataire....Elle rit, sort entièrement de l'eau pour attraper son paréo, peut être aussi pour me faire changer d'avis...


MUSIQUE :

Nous commençons la descente sur la « Mahajilu » un affluent de la « Tsiribina », la rivière est calme, couleur  "Ovomaltine ", la pirogue est longue, étroite, creusée d'un seul bloc dans un tronc de ficus, les parois étonnamment fines, seul le bruit des pagaies vient rythmer le paysage qui défile, nous pourrions être il y a des siècles...



Nous sommes en territoire Chakalav, tribus d’éleveurs de zébus, de voleurs de zébus aussi, de bandits aussi parfois...



Nous sommes aussi dans le pays de l'or, dans le plateau traversé hier soir, 80% de la population vit de l'or, mais en vit très mal...le danger en plus...



Nous allons faire dix heures de pirogue, le piroguier, mon guide, et moi, avec un arrêt déjeuner, des crevettes achetées en passant à des jeunes filles, debout au milieu de la rivière, qui pêchent, avec des moustiquaires...Une pause baignade, dans l'après midi et l'eau boueuse,

Lieu du départ

C'est parti!

Les piroguiers qui font du transport sont vraiment très, très chargés

Descente sur le fleuve, et sur un tronc d'arbre...


Des pêcheurs...très jeunes...

Pêcheurs de crevettes, d'eau douce

Les enfants du fleuve, entre sourire et crainte...
Pause déjeuner


Mon premier beau lézard...


Descente sur le fleuve rouge

Mon guide, et mon piroguier

Fin de journée sur le fleuve

A part le soleil, ça va ...


Pause bivouac près d'un hameau de paillotes posées sur le sable de la rive,



Un gamin s'approche, il porte sur l'épaule...un lémurien,

Je tends le bras, il passe dessus et remonte, se loge dans mon cou, fouillant du museau dans ma barbe avec de petits grognements, apparemment de plaisir...



Je viens de voir mon premier « Lémur », j'en verrai d'autres demain, sauvages, dans les arbres le long du fleuve

Voilà les maisons des gens du fleuve...

Le gosse et le lémur




Les enfants du fleuve

Une jeune Malgache du fleuve

Soirée guitare



Les types, dans les paillotes, vendent du rhum, qu'ils fabriquent eux-mêmes,



Je me souviens du rhum mortel du Cambodge, mais tant pis nous allons y goûter, j'en achète trois bouteilles, de 30 cl! que nous arrangeons comme nous pouvons, avec ce que nous avons,

Un peu d'eau, car il doit titrer dans les soixante-dix degrés !, du miel, et de la poudre de gingembre,



En avant pour une soirée sous la lune, une bonne soupe, enrichie de morceaux de zébu, du rhum, et un jeune qui nous rejoint et chante en grattant sa guitare,



Bien sûr une bonne nuit, sommeil de plomb (rhum?)



Réveil 6h du matin,
Mon guide a déjà préparé le café (je l'avais bien briefé hier!),

Les femmes se baignent nues dans la rivière,
les gosses aussi,
en chahutant,



Un crocodile à la peau claire flotte à la surface,
à moins de cinquante mètres !!!



Tout le monde s'en fout totalement !



Alors moi aussi, je me déshabille et fait comme tout le monde, un bon bain avec de la boue et du savon, oubliant le « croco »...



Un deuxième café, servi par mon guide (je l'avais très très bien briefé hier...) puis nous embarquons et partons pour une deuxième journée de pirogue, sous le soleil encore clément à cette heure matinale,



J'estime que nous avons fait entre quarante et quarante-cinq kilomètres hier,



Hormis des pêcheurs en pirogue, les "chasseuses" de crevettes, et quelques silhouettes sur les rives, nous n'avons rencontré personne, pas un bateau à moteur, pas un touriste, pas un village,



Cette rivière est pour moi...



Deuxième bivouac sur la rive de la Tsiribina,



Nous repartons en pirogue, arrêt près d'un petit creek qui se jette dans le fleuve, quelques minutes de marche pour rejoindre une cascade et une piscine naturelle,



L'eau est d'une pureté exceptionnelle, d'un bleu clair et translucide, aigue-marine...

Les rives sont sauvages et belles

Le fleuve rouge

La piscine, aigue-marine,


Une jolie cascade

La buvette de la cascade

Un nid de roussettes

Au fil de l'eau

Lessive, et bain

Un très gros caméléon

C'est beau un zébu à contre jour


Il faut quand même un peu de chance pour ce genre de petite aventure, j'apprendrai une quinzaine de jours plus tard, en discutant avec le chef de la police de Bélo, que les deux touristes qui se sont arrêtés là, vingt-quatre heures après moi, se sont fait totalement dépouillés par des bandits armés, ne conservant que les vêtements qu'ils portaient...mauvaise aventure...



Pause déjeuner dans une paillote sur un banc de sable, là où s'arrêtent les piroguiers qui descendent ou remontent le fleuve,



Le menu ne me tente guère, je dégote une bière qui elle, ne me rendra pas malade, elle est bien chaude, tant pis !



Les enfants jouent dans la rivière en riant, un type arrive en criant «  il est où le Vaza »( le Vaza c'est moi!), il a un crocodile dans les bras, qu'il vient d'attraper dans la rivière !

Un petit, soit, mais quand même, ces gens ont un rapport étonnant avec les crocos !!!

Les berges de sable de la Tsiribihina

Petit village qui survit près de la vallée,
même pas une bière fraîche...
mais le drapeau flotte sur la marmite...

Les écolières voient un Vaza !!!!

C'est la poste, pour arrondir les fins de mois,
le postier fait aussi le commerce du tabac...

Rencontre avec des piroguiers qui remontent le fleuve

Corvée d'eau à la rivière

on conjugue toujours lessive et bain...

Eh oui, il y a bien des crocos dans le fleuve

Les garçons vivent nus au bord du fleuve,
comme tout le monde ...


Plus tard, nous accostons, quittons la pirogue, qui ne peut aller plus loin, car à l'approche du delta et de la mer, la houle est trop forte et le vent de face,



Nous trouvons un bateau taxi, qui, lui aussi, partira quand il sera plein à craquer, c'est à dire dans quatre heures...



Normalement, cinq à six heures de descente pour rejoindre l'embouchure à « Belo sur Tsiribina », normalement car, à sept kilomètres de l'arrivée, panne mécanique, nous avons vraisemblablement perdu, à cause des vibrations, un boulon, qui doit être maintenant au fond du fleuve...



Deux heures pour essayer de réparer, en vain,



Le soleil descend sur l'horizon, nous voilà à la dérive, valse lente...

Deux garçons, de l'eau jusqu'à la taille, remorquent le bateau le long de la rive,



Je pense que nous allons tous dormir à bord du bateau, qui n'a ni bancs ni sièges, sur des sacs de marchandises diverses...

Bon, c'est la panne...


Bon, on est tous dans le même bateau...


La nuit arrive, quand un bateau remonte jusqu'à nous, nous prend à couple, et nous descend jusqu'au village, il est 21h !, Une demi-heure de marche dans le village, un hôtel, une douche, un lit, pas de dîner, pour le reste on verra demain...



Réveil à cinq heures !!!
La mosquée est à cinquante mètres de ma chambre...



Si, ne pas croire en Dieu,
n'empêche pas les cloches des églises de sonner,

Ne pas croire en Allah,
n'empêche pas les haut-parleurs de la mosquée de te tirer du lit à cinq heures...



Reste à envisager la suite, rejoindre Bekopaka, cent kilomètres au nord, cent kilomètres de piste sableuse et défoncée, pour, à partir de là, visiter le Parc National de Bemaraha,



Pas si simple, la seule solution est de louer un 4X4 avec chauffeur, ceux ci, se sachant incontournables, font flamber les prix,

Un trajet qui, normalement, devrait coûter 30 Euros, est à 400 !!!



Vu la pauvreté ambiante, on peut comprendre,

D'autre part, les touristes, Français, Allemands, Russes, y sont pour quelque chose, voyageant comme des crétins, tous signes extérieurs de richesse dehors !



Elle, en saharienne griffée,
avec ses bijoux, bagues et colliers,
Lui, avec ses Ray Ban et son gros Nikon...



Moi qui n'ai, avec moi,
ni bijoux, ni conne,
je vais devoir ruser,
 
(désolé, je ne pouvais pas m'en priver, de celle là !!!)



36h planté à Belo sur Tsiribihina, trou du cul du monde, chaleur, poussière,



Mosquouille casquée



Mosquitos casquouille,



Le temps s'écoule...



Comme l'eau de ma douche, au goutte à goutte...



Enfin un plan ! Monter avec une voiture de TELMA, compagnie concurrente de Orange en téléphonie mobile, qui va réapprovisionner les petites échoppes des villages, en cartes prépayées, et vendre quelques contrats,


C'est parti, sur la piste, avec Telma

Villages toujours sommaires...

Un village de brousse


La petite vendeuse de tabac


Le marché

La "Deux Zébus", véhicule le plus répandu



Mon taxi...!


L'équipe de quatre, heureuse de se faire un peu de fric, accepte de faire le taxi,

Départ à 7h, arrivée à midi à Bekopaka, le parc est à 17km au nord, il y aura bien un moyen de s'y rendre demain !



Question paysage, la savane est sèche, archi sèche, pas de pluie depuis des mois, mais elle arrive...agrémentée çà et là de grands baobabs, tamariniers, manguiers, bois noirs et palmiers.



Les villages traversés exhalent chaleur, poussière et extrême pauvreté,



A chaque arrêt je suis la curiosité de toute la population, fixé par des dizaines d'yeux, il est vrai que les touristes passent sans s'arrêter, fenêtres fermées...

Contacts très difficiles, sauf exception,



Marcher sur ces routes, sous un soleil de plomb, sans ombre aucune, je ne l'envisage pas, sauf peut-être un kilomètre, si vraiment obligé !



Repas dans un « hotely », gargote locale, un bol de riz et une tête de poisson chat, un peu de chair qui pue la vase, et des milliers d’arêtes...



J'envisage de vomir ça très vite, une bière, à température, c'est à dire trente degrés minimum, va essayer de faire passer ça, dans un sens, ou dans l'autre...(Beurk...)



Je rêve d'une boisson fraîche, d'un café, d'une glace, enfin un truc qui me procure un peu de plaisir...



Je me console en me disant que je devrai être aux « Tsingy » demain...





Les Tsingy de Bemahara, j'y suis !

Comme souvent dans les sites grandioses, dès qu'on y est, on ne voit plus rien, on est dedans, résolu aux détails, aux micro détails...



Il faudrait une photo aérienne pour rendre compte de cette « forêt minérale » de 6 km par 100km, 150 000 hectares avec la forêt primaire qui l'entoure...



Ce gigantesque bloc de calcaire, émergé il y a 160 millions d'années, de composition et de dureté différentes, s'est érodé jusqu'à former des aiguilles acérées, des lames rocheuses si fines qu'elles sonnent comme des cloches, des failles profondes, appelées « canions » parallèles sur des kilomètres, comme les rues de New York !



Dessous, un labyrinthe de grottes, infini...



La rencontre de trois jeunes Malgaches, chacune plus belle que l'autre, de Diégo Suarez, en vacances, me permet de partager les frais d'entrée du parc, et du guide, obligatoire,



J'ai signé pour le grand circuit, quatre heures minimum, perçu mon baudrier, avec longe et mousquetons,

Quatre heures de plaisir, à escalader, désescalader, dessous, dessus, au milieu, dedans...



Univers presque totalement minéral, avec quelques espèces végétales parfaitement adaptées, qui plongent leurs racines au plus profond, et fleurissent en surface,



Nous sommes aux temps anciens, là où l'homme n'avait pas mis le pied,

Passage du bac


Un beau caméléon devant ma chambre


Le bureau du parc

Un canion des Tsingy

Ca ne serait pas un crâne, là, à droite ?

La végétation a du mérite...


Mes trois "compagnones" malgaches














Ce fut un peu compliqué, mais je ne regrette pas d'être venu,



L'accès est difficile, dix-sept kilomètres de piste horrible, deux heures et demie, soit à peine plus vite qu'à pied..., chaleur étouffante, végétation brûlée par le soleil,



J'ai vu mes premiers lémuriens blancs, qui, hauts dans les arbres, se jouaient du vide,


Pour moi, novice, un vrai bonheur !


Demain, il faut trouver le moyen de descendre vers Morondova, deux cents kilomètres au sud, un détail à l'échelle du pays, pour voir ces fameux baobabs, dont tous les visiteurs de Madagascar possèdent une carte postale, même si ils n'y sont pas allés !!!



On se retrouve là bas...





OK, les baobabs, easy,

Trouver un 4X4 dans lequel il reste un peu de place, pour partager la location, cent kilomètres vers le sud, il faut retraverser la Tsiribihina sur un bac, dans son vaste delta,



Bac improbable, géante tortue d'estuaire, portant sur son dos cinq gros 4X4, et quelque trente passagers, une heure de traversée...


Le bac de Bélo




Restent cent kilomètres à parcourir, paysage et piste totalement africains, brûlés par le soleil, des femmes qui marchent, un panier sur la tête, droites, altières, belles, d'où viennent elles ?

Où vont elles ?



Puis on arrive dans la région des baobabs, la côte centre-ouest de Madagascar,

C'est vrai qu'il y en a des centaines, peut être des milliers, rois des arbres, éparpillés dans la plaine, rendant toute autre végétation minuscule, invisible,



Une lumière d'enfer, presque insupportable, et la fameuse allée des baobabs, ils ne sont qu'une quarantaine, mais ils sont là, alignés de part et d'autre de la route, majestueux,



C'est vrai, c'est beau !



Il est 17h,
décor unique,
ces arbres sont,
au règne végétal,
ce que les mammouths furent au règne animal...



Impossible de choisir une ou deux photos !



Donc un florilège, laissez vous aller et admirez le roi des arbres...



Tout d'abord quelques originaux,
Le baobab sacré, celui des amoureux,

Le baobab sacré



Plus pauvre, peut on ?
NON
Plus joyeux, peut on ?
NON



Le baobab des amoureux...,
un seul tronc qui s'enlace...

 

Ensuite tous les autres ...

Sans commentaires...Pour moi, c'est trop beau...
 




















YES !!!
 


Je vais descendre me reposer à Morondova,
vingt kilomètres plus bas...

OUI, Zérayam...

Le canal du Mozambique...


Les pirogues des pêcheurs, œuvres d'art


Aujourd'hui je suis le Q sur le sable de la plage à « Mouroun », comme disent les locaux, devant le canal du Mozambique, une première pour moi, au large, à 400 km, l'Afrique...



Les embruns de la mer douchent le vent qui arrive,
chargé de sel,
parfumé du grand large,



Une bière fraîche enterrée dans le sable,
j'écoute « supplique pour être enterré sur la plage de Sète »
de Brassens,



Je suis en mode pause...
 
Les heures de taxi brousse inspirent à la poésie,
pour faire passer le temps,
pour avoir moins peur...

MADAGASIKARA

Île continent,
à la dérive sur l'Océan
planche de salut pourrie,
pour vingt-cinq millions d'âmes,
bouée de sauve qui peut,
radeau de la misère,
blessée, torturée, corrompue,
sous le joug, humiliée et battue,
un passé violent, un présent incertain,
un futur inconnu,
comme un saut dans le vide,
comme un jeu de hasard,
où l'on perd à tout coup,
 
Allez, un autre,
gratuit!...
 
Baobabs du soir,
verges de bronze,
dressées droites vers l'azur,
patinées de soleil,
et cirées de lumière
coït crépusculaire
de la Terre et du Ciel,
orgasme végétal,
éjaculations feuillues,
feux d'artifice smaragdines,
joyeux geysers d'émeraudes,
baobabs du soir...
 
 
 

 

Je vais bientôt retraverser l'île vers l'est,
aller voir les ZAFIMANIRYS



On se retrouve là-bas



En attendant,

 

                   ENJOY

                                     &

                                                 B.A.P.
EH!, au fait, as tu trouvé BUZZ ?



5 commentaires:

  1. Tu nous a embarqué avec toi à Mada. Splendide !
    Les souvenirs reviennent, la terre rouge, les routes de terre, les enfants nous, et ces chers lémuriens. Les baobabs ces géants si mystérieux.
    Et la petite bébête qui fait sa pause déjeuner......😉

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    1. C'est pô juste, pour une fois que je l'avais (vraiment) trouvé...

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    2. Moi aussi je fais des fautes, je voulais dire les enfants ''nus''
      Désolé Brigitte mais celui-là était facile 😉

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  2. Coucou Philippe, super ton récit ! tu nous embarques et alors les baobabs !!! tu as bien fait de mettre autant de photos, je ne m'en lasse pas... je lis la suite !

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  3. Plutôt crispé le sourire, avec le lémurien sur l'épaule, non ?
    Bisous 'pa !

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