CUBA 5 / SANTA CLARA -Chez le CHE - octobre 2017


CUBA 5 / SANTA CLARA
Chez le CHE – octobre 2017



Ernesto Guevara de la Serna, dit le « CHE »



14 juin 1928 – 9 octobre 1967

(Ses restes rapatriés à Santa Clara en 1997)



Cet article sera particulier, empreint de plusieurs apartés et digressions, vu le sujet,


Santa Clara est une ville, une ville cubaine, mais pas une ville comme les autres, pas une ville comme les autres villes cubaines !

Y règnent, bien sûr, le souvenir prégnant de la révolution cubaine, mais aussi, aujourd'hui, un esprit de liberté, un art de la rue, et un côté satirique et iconoclaste, contenu, bien entendu, dans les limites de l'état communiste cubain...


C'est le 29 décembre 1958 que le Che et ses hommes gagnent la bataille de Santa Clara, Batista s'enfuit du pays, le 2 janvier 1959 le Che entre en vainqueur dans La Havane !



Je précise que mon sujet est la révolution, et pas le communisme, pour ceux qui pourraient être tentés de mal me comprendre...



Bon, chacun en pensera ce qu'il veut, mais comme combattant révolutionnaire, le Che, c'était quelqu'un, véritable guerrier, courageux, habité, avec une sacrée paire de c....,



Bien sûr, tout ne fut pas sans tâches dans son parcours, et pas sans tâches de sang, mais la guerre et la révolution ne sont pas un long fleuve tranquille, et ne sont pas faites pour les bisounours !



Pour moi, Che Guevara est un véritable héros révolutionnaire, au sens Malrausien du terme,
(Bon, bien sûr, encore faut il avoir lu MALRAUX !)



Le Che se lança, après avoir débarqué à Cuba, et subi d'entrée un revers sanglant, à la reconquête du pays, avec une « armée », survivante, de 3, puis 5, puis 18 hommes, et en leur disant « nous allons gagner » ! ce qui fut fait ! C'était culotté dans ce vaste pays, et face à Batista et ses dizaines de milliers de soldats !



Retour à l'aventure,



Le trajet Cienfuegos/Santa Clara se fera en bus, départ très tôt pour s'y retrouver dans le bordel (moi aussi je dis bordel!, en même temps !) des gares routières cubaines, des guichets, des listes de départ, des listes d'attente...



Enfin un billet pour Santa Clara, il reste deux heures à attendre, le trajet ne devrait pas être trop long,



C'est parti,

Et j'aime quand ça commence comme ça !



Une heure et demie de bus, arrivée à 11h40 à Santa Clara, la gare routière est à 2,5 km du centre, comme dab !!! toujours un plaisir pour un marcheur, car quand on arrive, on n'est pas arrivé !

Ça ne fait rien, je me débarrasse des rabatteurs (jineteros) qui attendent le pigeon, je jette un coup d’œil par dessus l'épaule d'un type qui a un smartphone et du réseau, et Google Map, je remarque qu'il faut partir sur la droite pour rejoindre la ville,ça me suffit,



Je me dirige vers un petit portail qui donne sur la rue et m'approche, une « flic » me dit en espagnol « ce n'est pas la sortie ici, c'est interdit » !, je la regarde, elle n'est pas armée, le portail est ouvert, je lui fait un sourire et sors, avec un petit « tata » de la main...

Je fais vingt mètres, hèle une charrette à cheval vide, négocie pour deux CUC le trajet jusqu'au centre ville, et saute dans le carrosse,qui démarre...



J'entends des cris, me retourne, un type est en train de courir derrière la charrette, avec un grand carton marqué «  PHILIPPE FRANCES » !, je fais arrêter le cocher, descend, et le type m'explique qu'il est venu me chercher !



Le matin, j'avais demandé à ma logeuse de Cienfuegos si elle connaissait une "casa" pas chère, et, au moment du départ, elle m'avait glissé dans la main un papier avec un nom et une adresse...

Je ne savais pas qu'elle avait téléphoné, réservé, donné mon nom, et apparemment, ma description !!!

J'embarque dans une vieille Buick des années cinquante, bleu ciel dehors, rouge sang dedans, toute pourrie !

Mon taxi...la peinture est faite au pinceau...


Il est 11h45, à 11h55 le taxi me dépose à ma « casa », la patronne me dit que la chambre n'est pas prête, je lui réponds que je la prendrai ce soir, si je peux lui laisser mon sac, et je ressors,



A 12h05 je suis dans le centre de Santa Clara, devant une bière, tout va bien, MUY BIEN...



Ensuite, balade à pied, la place centrale, « Parque Vidal », magnifique, cernée de bâtiments du XVIII° et du XIX°, tous restaurés, musées, théâtres, bibliothèques,

Tout est étincelant, et coloré,

Parque Vidal



Le kiosque, art-gréco-déco ?


La cathédrale de Santa Clara

Quelques kilomètres pour rejoindre le siège du PCC, Parti Communiste Cubain, et trouver la statue du « Che à l'enfant » , mondialement connue, à échelle réelle, presque vivante...

Le musée du "train"
C'est le train pris en embuscade par le Che
le 29 décembre 1958
18 combattants contre 350 soldats
Victoire
L'avenir de Cuba bascule...


Le "Che" partout
même sur la devanture du coiffeur !!!!

Fidel présent partout aussi !

Le "Che à l'enfant"


Retour vers la ville, un petit estanquet, qui ne paye pas de mine, attire mon attention sur le trottoir d'en face, « café Révolution », je traverse et entre,



Je tombe sur un bar-musée de la révolution, tenu par un jeune couple qui parle espagnol, anglais, un peu français, et qui fait snack-bar,



Des quantités de photos d'époque, documents, lettres signées de Fidel ou Guevara, des billets de banque, des timbres, des objets...


Fidel et Hemingway







Les tables du bistrot, ça vous parle ?

Amusant...





Je commande une bière, une nouvelle, de Holguin, bière du sud de Cuba, bière caraïbe comme ils disent, et le patron me fait visiter les lieux, et me commente tout, passionnant !!!



Il s'aperçoit que je connais une grande partie de toute cette histoire, que j'ai suivie étant jeune, le Che a été éliminé par la CIA, j'avais presque seize ans, que je connais également le mouvement révolutionnaire du 26/7, signifiant 26 juillet 1953, je lui précise que je suis né le 26 juillet 1952, et nous discutons...



Un vieil afro-cubain, assis dans la salle, seul client, se lève, viens me serrer la main, et me tend un « Montecristo », gros cigare cubain, top qualité et assez cher, en me disant « cadeau ! tu ressembles à Hemingway ! »

Une bière Cacique et un Montecristo, tout va bien !



Il n'est que 15h !



VIVA SANTA CLARA !



Je vais traîner, faire des photos, demain j'irai au monument dédié au Che,

Il est partout !



C.BLIXEN disait :

La plus grande difficulté,
 
Pour celui qui se libère,

Est de savoir de quoi il se libère...



Je ne partage pas exactement cet avis, cher Carl,



Je dirai :

La révolution n'est pas une porte ouverte sur le Paradis,

C'est une porte fermée sur l'Enfer...




MUSIQUE : https://www.youtube.com/watch?v=v8eau_A5n1Y



Le monument du Che,



A quelques kilomètres vers l'ouest,

Monument, mausolée, et musée à sa gloire,



C'est là que sont conservés les restes du « Comandante », dont la dépouille à été retrouvée, avec dix-sept de ses trente-huit compagnons, tous fusillés, les trente-huit, par l'armée bolivienne, sous le contrôle d'agents de la CIA, opposée à tout jugement ou toute clémence...dans une tombe collective, ils ont été rapatriés à Santa Clara, et depuis, une flamme brûle en permanence sur la tombe du Che,

La flamme du soldat connu...


En fait, le monument dédié au "Che" est....

Je cherche mes mots....

Monumental, oui c'est ça !



Statue, marbres, stèles gravées, fresques, c'est géant !








Dessous, le musée et le mausolée, entrée gratuite, mais photos interdites...



Le musée retrace la vie du Che, ses parents, son enfance, ses études, son diplôme de médecin, ses voyages, ses écrits, puis ses objets personnels, pipe, montre, ses armes, son béret...



Dans le mausolée, un mur de pierres, avec les plaques gravées et sculptées, de ses trente-huit compagnons d'arme, exécutés en même temps que lui, le 9 octobre 1967,



Et un petit cercueil en bois, plutôt une grande urne, couverte d'un drapeau, et marquée « Ernesto Guevara »,

Au sol, un cairn de pierres au sommet duquel brûle la flamme..



Je vais rester assis une demie-heure dans le parc qui entoure le monument, à penser à son histoire, que je connais bien, à son engagement révolutionnaire qui ne tient ni d'une lubie, ni d'un tempérament violent, mais tout simplement d'une indignation devant le comportement invraisemblable des Américains dans les années cinquante en Amérique du sud, en Amérique centrale, et particulièrement au Guatemala,



Le jeune médecin décide de tout quitter pour aider les peuples sous le joug à se libérer,



Il y réussira si bien que les États-Unis, alarmés, n'auront pas d'autre choix que de l'anéantir...

Oui, la révolution est faite pour se libérer, du tyran, du dictateur, de la junte au pouvoir, qui opprime,


A la fin, ce n'est pas forcément le paradis, juste une opportunité, sinon, il en faudra une autre,



Cuba a gagné une révolution, en deux temps, contre les conquistadors espagnols, une contre l'emprise coercitive américaine, une autre contre la dictature de Batista,

Et a payé un lourd tribut,

Il reste du travail, et un long chemin...





Puis je rentre en flânant vers le centre de Santa Clara,



Je découvre dans les rues les peintures murales des artistes locaux, qui s'expriment avec beaucoup d'humour,
Cadeau !!!












Décidément Santa Clara n'est pas une ville comme les autres !



Je me sens bien ici, je vais rester un peu, quelques jours, près du Che, et près d'Hemingway,



Hemingway qui choisit d'offrir au peuple cubain, via l'église catholique, la médaille d'or qu'il reçut en 1954 pour un prix Nobel de littérature, et qui fut placée dans le sanctuaire de la vierge d'El Cobre,
Là où,
« Le bras long de la censure ne peut entrer. »



Ce soir je vais descendre en ville, dans un bar, un bar de tard le soir..., qui se nomme EL MEJUNJE, (imprononçable pour le "Frances" moyen!), sorte de Hippy Bar en pierres, installé dans les ruines d'une vieille bâtisse sans toit,

Des murs, des graffitis, des spectacles de théâtre, et de la musique !

El Mejunje...


Le bar est tenu par un jeune Afro-cubain rasta, qui se nomme Israel, quand il a vu mon tee-shirt cet après-midi, car nous nous sommes croisés en ville, il m'a promis de me faire un concert des Rolling Stones ce soir sur sa sono,

Et il le fait !

Que du bonheur !!!

Je rentrerais tard, avec "Satisfaction"...



NOTE



Dans Révolution il y a « évolution »,

Ce n'est pas un jeu de mot facile ou gratuit

Révolution-évolution-révolution-évolution,

  Existe l'idée d'une révolution permanente,

D'une évolution permanente,

Ne serait-ce simplement que l'idée d'une remise en cause,

Du système,

De soi-même,

Permanente,

Un « R » d'évolution...



Pour sourire...

Ça, je pense que c'est un atelier pour faire changer le joint de culasse de son cheval quand il commence à peiner dans les côtes...



Je vais descendre vers le sud,

Reste un long chemin, vers Santiago !

Mais je repasserai par Santa Clara dans quelques semaines, si possible, juste pour le plaisir !

Encore quelques photos pour terminer,

Les humoristes déclarent la guerre à la guerre...

Un petit choix de rhums...
En moyenne, cinquante centimes d'Euro le verre ...
Allez, tournée générale tavernier !

Un billet de banque signé du "CHE"
quand il fut ministre des finances

C'est pas joli ça ?
Et le reflet dans le pare-chocs !
Tout le paysage, façon "Dali", et mon portrait...

La preuve !
La beauté d'une photo est dans l'ensemble,
et dans les détails...



Rouge et jaune...

Pas trop moche...



On se retrouve là-bas,



En attendant,



                  ENJOY

                                   &

                                            B.A.P.



EH ! T'as trouvé BUZZ ?













CUBA 4 / Cienfuegos - Paris tropical - octobre 2017


CUBA 4 / CIENFUEGOS
Paris tropical – oct 2017



Allez c'est parti !




Entendu une reprise, un soir, tard dans un bar, après quelques rhums, effet planant garanti...

Pour six ou sept heures de taxi-collectivo, plus pratique et pas plus cher que le bus, ou si peu, le bus étant déjà presque au prix du TGV français...



Ah, l'autoroute cubaine, autopista, ou plutôt autopistouille desertica !

L'autoroute nord-sud de Cuba, on peut rouler jusqu'à une heure sans voir une voiture...


La « Perla del sur », la perle du sud, la baie de Cienfuegos, découverte par Christophe Colomb en 1492, est considérée comme une des plus belles du monde,



La ville, elle, fut fondée par un Français, Louis de Clouet en 1819, inspiration française, parisienne, néoclassique du XIX°,



Son « Avenida del prado », la plus longue avenue de Cuba, qui se veut une sorte de Champs-Élysées caraïbe, son Arc de triomphe, dans le parc Jose Marti, héros national,



Je vais aller voir...



C'est bien six heures de taxi, avec passage à la Baie des cochons, les plages de Playa Larga et Giron, où, par effet de bande, les États-Unis se sont ridiculisés, les projets de la CIA pour renverser Castro ayant été puériles, et le débarquement un échec cuisant, il faut dire que si la CIA pensait avoir eu une idée de génie, JFK devait n'y croire qu'à moitié...


C'est quand même ce jeu de gamins-espions immatures qui a fait basculer Cuba dans le giron soviétique en 1961,

vers la plage de Giron...c'est drôle !



Mais demeure que la baie des cochons est très belle,

Bahia de cochinos


En route vers le sud, les villes que je visiterai bientôt...


Arrivée à Cienfuegos, c'est beau comme prévu, les couleurs, l'avenue du Prado, à colonnades, l'architecture complètement éclectique, le Parque Jose Marti, mélange de français, italien, mauresque, dans tout l'éventail des pastels, j'en prends plein les yeux...



Quatre heures de marche dans la ville,

Histoire et couleurs, c'est tout Cuba
"Chevalier sans taches et sans peur"





L'arc de triomphe de Cienfuegos

C'est pas joli ça ???

Le kiosque




Une bonne bière sur une terrasse au-dessus du paséo, en compagnie de Ernesto Guevara, que demander de mieux !

Mais c'est un bistrot là-haut !!!

Oui! une bonne bière avec Ernesto ...


Ah !, la « Casa Particular » (chambre chez l'habitant) que j'ai trouvée aujourd'hui, est très "particular" !

Voyez vous mêmes, l'entrée, le salon, la salle à manger...

C'est très es-spécial !!!

?????????

?????


Je me demande où je suis tombé !



La chambre semble « normale », ça devrait aller,



Demain je descendrai vers Punta Gorda, la fine presqu'île qui s'enfonce comme une flèche dans le cœur de la baie...

ça vous donne une idée du "bleu" ?


Le taxi local

Cent ans en arrière...

Complet !

Question couleurs, tout est permis !

Joli break américain des années cinquante !





PUNTA GORDA





Il me reste à faire, à pied, tout le reste de l'Avenida del Prado, vers le sud, jusqu'à la pointe, nommée PUNTA, normal,



Quelques kilomètres qui vont m'occuper de dix à quatorze heures,



Vu la chaleur, il n'y a quasiment personne, ni piétons, ni voitures,
Tant mieux,


La voie, appelée aussi Malécon,
Quartier huppé, maisons à bardeaux et palais à tourelles, grands hôtels luxueux des années vingt, et près de l’extrémité, le Palacio de Vallé, construit en 1912 par un Espagnol des Asturies, avec tours, vitraux, ouvertures mauresques,
Jolie petite maison !

Le Malecon

Petit hôtel sympa, et très cher...

Un autre...

Le Palacio de Valle



L'occasion de faire une pause à la Punta, et de déguster une bière guatémaltèque, la « Presidente »,



Retour vers la Casa, et l'occasion de découvrir un bar qui sert de la Bucanero à la pression, glacée, dans des bocks de Trois litres !!!, je suis au Paradis...

Trois litres, à partager entre amis...


Au fil des jours, j'apprends que les moyens de transport public à Cuba sont nombreux et variés,



Charrette tirée par un cheval, huit places, Taxi vélo, une ou deux places, Byci à moteur, une place, Side-car, une place, Taxi-cubana, noir et jaune, en général pourri, et vieille américaine, sexagénaire qui semble toute jeune...



Je vais maintenant partir pour Santa Clara, certainement en bus, sur le « Camino del Che », je suis aussi venu à Cuba pour ça !

Donc, en prévision, une petite musique:

https://www.youtube.com/watch?v=J6ZjnxnDSOM

 





On se retrouve là-bas,



En attendant,

Petit sourire du jour,
 
Au fil des notes prises tous les jours, fruits des contradictions, anachronismes, ou drôleries quotidiennes,
Une belle sur les pubs télé à l'heure de l'apéro ou du repas,
 
Misogynie à part,
Pour vous Mesdames,
 
Le matin,
Un Dulcolax en suppositoire,
Qui agit en dix minutes,
La version SS, le super suppo,
Va sortir bientôt,
Qui agit en dix secondes,
Là il faut gérer très précis...
Dans la foulée, deux sachets de Smecta,
Pour une journée tranquille,
Un peu de gel lubrifiant intime Sensilub,
On ne sait jamais!,
Une culotte anti-fuites Always discret,
Une dose d'Herbesan, une de charbon de Belloc,
Et une de Kijimea,
Et bonne journée ....
 
Je vous laisse,
Je dois aller me taper un Prostamol,
Et un Bandared,
On ne sait jamais !



                     ENJOY



                                     &



                                               B.A.P.





EH ! As tu trouvé BUZZ ?