Retraite à Koh Phayam 10/25 septembre 2014


Retraite à Koh Phayam 10/25 Septembre 2014




Enfin ! Koh Phayam, cette petite île au nord de la mer d'Andaman, au large de l'isthme de Kra, à quelques encablures de la Birmanie, au sud de la petite Koh Chang, cette île qui s'est refusée à moi à deux reprises, début avril et début juillet, se repliant derrière des conditions météos épouvantables, Koh Phayam est sous mes yeux, le bateau approche, j'y serai dans quelques minutes, et, il pleut!!!

Mais je vais y mettre le pied, et les pneus !
 
Cette fois c'est la bonne !

Dans dix minutes j'y suis !
 


Ça me rappelle une autre phrase de Boris Vian, quand je lisais un recueil de ses aphorismes et autres fantaisies, dans les années soixante, et qui disait, en parlant des pays sous influence anglo-saxonne : « ces pays où le pied règne en maître, et où le mètre n'a jamais mis le pied »



Ma petite idée c'est tout simplement de prendre le bateau pour Koh Phayam, avec ma moto !

Finalement, assez simple.

C'est parti !



Koh Phayam est réputée pour être encore une île « tranquille », préservée, paisible, où le tourisme n'a pas encore montré tous ses ravages, et défiguré les lieux, ne rêvons pas, ça ne durera plus très longtemps, alors profitons.
 

Pas belle la "Rue du quai"?
 

J'ai intitulé ce chapitre « retraite », car, à Koh Phayam, il n'y a pas grand chose à faire, à part profiter de la nature, du calme ambiant, des plages désertes à cette époque car les touristes arriveront en novembre, se refaire une petite santé, lire, écrire, et oublier pour un temps, télé, internet, infos internationales, guerres en tous genres, Sarko, Obama, Bachar el machin, l'UMP, l'Iphone 6, le CAC 40, la Kro 1664 (euh non !), tous ces petits détails qui nous pourrissent la vie au quotidien, mais comme c'est tout le temps, c'est toute la vie...

A Koh Phayam, normalement, pas de grandes aventures à attendre, le seul crime connu remonte à bien longtemps, et à été classé en suicide, pour simplifier et éviter toute complication.

Pas de lignes téléphoniques, pas de réseau électrique, pas de voitures, les habitants, dans leur grande majorité, ayant réussi à faire interdire tous véhicules, hormis trois tracteurs, et un quad, en panne, restent les scooters et les vélos. Peu de chances de se faire écraser.

Bien sûr, reste le risque de se faire mordre par un cobra royal, ou une vipère dangereuse, c'est arrivé, mais pas si souvent, et certains ont survécu.

Koh Phayam c'est la nature, tout simplement.

Bien sûr quatre-vingts pour cent de la forêt primaire ont été détruits, pour construire et cuisiner,, mais subsistent deux beaux « îlots », les singes locaux, macaques à grande queue décimés pour être consommés, serpents tués par superstition, oiseaux chassés pour assurer l'ordinaire, mais bon, regardons le verre à moitié plein, et jouissons de ce petit paradis dont les jours sont comptés.

Et ne tombons pas dans ce travers qui consiste à dire que l'on est le dernier à voir une petite merveille, et qu'après, c'est foutu!

Ce que disaient déjà les aventuriers du XVIII° !!!



J'arrive à Koh Phayam, il est 13h, et je me donne du temps.

En premier lieu, trouver un gîte pour poser le baluchon et dormir, ce sera Ao Yai, plage au sud de la côte ouest,(Ao, ça signifie plage, eh oui c'est comme ça), le port d'arrivée se situant au milieu de la face est de l'île, sept kilomètres en moto, le coin me plaît à moitié, ça sera donc une nuit, on bougera demain, il est 15h.

L'île fait environ 8km par 5km, à 18h j'ai fait en moto toutes les pistes de Koh Phayam, dans tous les sens, repéré les plages, la jungle, les petits magasins, les restaus, les bars ( eh oui!), les points essence, le temple, un endroit WI FI pour garder un contact minimum avec vous!, et quelques resorts/bungalows ouverts en cette saison.

Je me sens déjà chez moi, en terrain connu, j'ai tout le temps de visiter tranquillement, je ne suis pas déçu, ça me plaît déjà, je m'y sens bien, tout le monde a le sourire, je vais rester un peu, pour changer...

Ça me fera du bien.






La pensée du jour, le soir dans mon hamac :

« J'ai un réel problème, je ne peux rester nulle part sans m'y ennuyer très vite, c'est à dire pas plus de 36 ou 48 heures,

mais je n'ai nulle part où me rendre, si ce n'est partout, c'est déjà bien, j'ai tous les coins de la planète pour moi,

c'est ça la quadrature du cercle ! je suis parfaitement libre, mais ne le sent qu'en bougeant sans cesse,

Tel l'oiseau, libre parce qu'il peut voler, mais qui ne le sent vraiment que quand il vole. »



Ma première soirée sur l'île,

Miroir, mon beau miroir...
 



Le lendemain, on remballe tout, on attache sur la moto et direction le nord de l'île, les vents dominants étant sud-ouest, ma plage Ao Yai est exposée en plein et les vagues dissuadent de se baigner en brassant le sable de la plage.J'ai repéré une autre plage Ao Khao Kwai, protégée du vent et qui semble bien sympa, je déménage !

La plupart des structures sont encore fermées mais je trouve un bungalow à louer dans un petit  "ressort " ouvert toute l'année.Bungalow des plus sommaire, c'est à dire avec....rien !,

Pas d'électricité, pas de ventilateur, pas de service breakfast ou repas, juste un lit à l'intérieur, et une petite terrasse pourvue d'un hamac, dans la jungle et à trente mètres de la plage.Parfait.

Le stage de "jefairien" peut commencer.
 
 

Désolé il pleut un peu...


 

"MA" PLAGE !!!
Ensuite les jours défilent, doucement, lecture, balades à pied, en moto, photos, visite de petits chemins en scrutant la végétation à la recherche d'animaux inconnus (de moi!)
 

Un beau varan en balade
 
Un bébé Mante religieuse vient me rendre visite le soir dans mon hamac

Un beau Hornbill que j'ai réussi à approcher

Un couple d'amoureux dans un arbre

Un Lézard Bizard

Balade à Ao Kwang Pib, petite plage à l'extrême nord de l'île, magique.
 
La piste vers le nord

La pointe nord
 

Ao Hin Kao, face au lever de soleil, avec un temple à l’extrémité sud.
Les moines sur Ao Hin Khao

Un temple sur pilotis, pour les marins
 

Ao Muk, Ao Ko Kyu et le petit îlot Koh Kham.



Koh Kham
 

Visite au temple le matin, le soir,
Un vieux bouddha dans la jungle

Un grand bouddha avec beaucoup de petits bouddhas
 
ça, c'est plutôt hindou!!


Ma préférée,
un petit temple sur pilotis,
pour les gens de la mer,
avec, pour ajouter au mystique,
un petit arc en ciel,
comme une ponctuation,
dans un ciel d'antimoine...



ça, c'est moi, pas très bonzé

Soupe et bière le soir au « village » avec les gens du coin, chaleureux et toujours souriants.

La saison des pluies se termine, à part quelques orages le soleil est de retour, se lève couvert d'or et se couche en flammes.


Vous allez avoir droit à quelques couchers de soleil car c'est mon spectacle du soir, et toujours différent, avec une petite bière, seul sur une plage de trois kilomètres...








Le patron du gîte a «recueilli» il y a quelques années un macaque à grande queue tout bébé, dont les parents avaient été tués par les chasseurs.Il est grand maintenant, familier avec l'homme et drôle comme tout.Elle, parce que c'est une fille, s'appelle Jessie, adore jouer avec les chats.

Tous les matins je lui offre une mangue, son fruit préféré, qu'elle déguste avec grand plaisir.


 






Le Karaoké Thaï

 



Les thaïs, hommes et femmes, sont fous de karaoké, il y en a partout, même un à Koh Phayam, qui tourne aussi pendant la morte saison, pour les habitants de l'île.

Descendu au village pour la soupe du soir, me voilà invité à finir la soirée au Karaoké, à quelques kilomètres dans la jungle, au cœur de l'île.

C'est très festif, les Thaïs adorent chanter et danser, tout le monde rit et chacun, à son tour, y va de sa mélodie, avec son micro et devant un grand écran.

Bien sûr on boit un peu, pour se faire la voix, de l'eau avec des glaçons, et avec un peu de rhum ou brandy du pays.

Bien sûr le temps passant, on absorbe des litres d'eau, des tonnes de glaçons, et, finalement, pas mal de rhum !

Pour faire le joint entre les chansons, et les verres d'eau et de glaçons(avec du rhum), on fume un peu.

A deux heures du mat, tout le monde est défait, chante plus fort, plus faux, et va pisser toutes les dix minutes,

moi non, j'ai arrêté l'eau et les glaçons depuis longtemps...

Trois heures du mat, il est temps de rentrer, cinq kilomètres de nuit, par les petites routes boueuses, glissantes, bourrées, elles aussi, d'ornières.Attention à ne pas abîmer la moto !

On peut aussi faire la fête à Kho Phayam !!!

D'ailleurs, à trois cents mètres de mon bungalow, mais fermé en ce moment, se trouve le « Hippy Bar », tenu par Jimmy, entièrement construit avec des bois flottés récupérés sur la plage au fil des ans, architecture dantesque, jaillie de son cerveau, vraisemblablement inspiré par des produits naturels du coin, complétés par un peu d'eau et de glaçons... C'est le haut lieu de fête pendant la « saison », s'y déroulent des « fullmoon », « hightire »,et « tous prétextes » Parties, le Hai Rin de Koh Phayam !




 

Après quinze jours je quitte Koh Phayam, quelques formalités à remplir sur la grande terre, et aussi publier cet article que vous me réclamez à grand renfort de mails.

Je reviendrai, sûr, il me reste à faire le tour de l'île en kayak, chose que je n'ai pu réaliser en raison d'un petit contretemps, remonter la mangrove pendant les hautes marées de pleine lune, et revoir quelques nouveaux amis faits sur l'île.

Au départ, heureusement que je me présente au village deux heures avant le départ du bateau, chacun veut me payer un KHOU ou me faire un cadeau, un café, une bière, un autre café, un kilo de noix de cajou, un sac de fruits, un paquet de bonbons..un verre d'eau avec des glaçons ? Euh non, pas à cette heure !

Quelques photos en vrac avant de se quitter :

Encore un paysage d'antimoine !!!

La cuisine dernier Khri

Une vertèbre de baleine & un squelette de Jesépa

La station essence de Koh Phayam

Les garçons vont à la pêche

Le pêcheur et son chien

Je crois que c'est moi

Carte postale

Juste pour vous faire .....
une bière et une cigarette,
dans un hamac,
sur la terrasse d'un palace du coin,
fermé en cette saison

Je tente un peu de cinéma...
 
 


 

Au revoir, et, à bientôt !



On se retrouve Ché Pah Hou

Je crois qu'il y a, très prochainement, un grand festival annuel bouddhiste chinois,

pourquoi pas ? (Wai Noth en Thai)



en attendant,

la pensée du jour :



Il n'a pas perdu un cheveu ni un poil de sa barbe.

Sauf que maintenant, ils sont tout gris.

Mais au milieu de ces cendres,
 il y a ses yeux qui brûlent toujours...

(J.C. RUFIN)



                    ENJOY

                                      &

                                                  B.A.P.