Chronique Acidulée / septembre 2015


Chronique Acidulée

(-12)

Septembre 2015

Dès que je m'arrête, je m'ennuie

Alors j'essaie de me distraire,



Sourire & Impertinence, et puis un peu de bon sens ne nuisent pas,

par contre, se coucher tard, nuit !





Allez!, au fil des infos quotidiennes...
de la semaine

Il suffit, comme le faisait Guy Bedos en son temps, d'ouvrir le journal du jour, et de rêver un peu...

-1- SCANDALE !!!

15 septembre



Volkswagen a triché en installant un logiciel sur ses véhicules, logiciel destiné à diminuer le taux de pollution de ses moteurs diesel afin de pouvoir répondre aux normes, et les vendre à l'étranger, notamment aux États-Unis!

Opprobre générale !!!

Allez!, avant que les médias ne nous distillent la suite, au compte-gouttes, réfléchissons deux minutes...

1- VW est le premier constructeur mondial de véhicules automobiles.



2- VW ne doit pas avoir les ingénieurs, chercheurs et techniciens les plus cons du Monde.



3- VW a été obligé, pour pallier la technologie existante, de tricher, pour rendre, aux tests, ses voitures moins polluantes



Allez! un petit effort!

Gagnons du temps, et des lignes de raisonnement supplémentaires,

Quid des autres constructeurs? européens surtout...

Allez! réponse :



Si VW triche, tous les autres trichent! (CQFD)



-2- PATRIMOINE !

19/20 septembre



"Journées du patrimoine"



"Les journées du patrimoine, l'occasion de visiter des endroits, des lieux, qui sont, ordinairement, impossibles à visiter, ou interdits à la visite" (sic)



Eh bien, ça par exemple !


L'origine du monde - tableau de Gustave Courbet

 
MOI, j'ai envie d'aller visiter le vagin de Carole BOUQUET, ou de Valérie LEMERCIER, ou de Sandrine KIBERLAIN !



Par contre, en ce qui me concerne, ceux de Michèle ALLIOT MARIE, NKM, Nadine MORANO, ou Christine BOUTIN, NON!



Ça a beau être les journées du patrimoine,
et l'occasion de visiter tout,
on peut quand même choisir...



-3- STATISTIQUES !

25 septembre

La proposition du jour :

Passer la limite du taux d'alcoolémie toléré des conducteurs de 0,5 à 0,2 g !

Statistiques à l'appui !
0,5g = Trois fois plus de chances d'avoir un accident
0,8g = Dix fois plus de chances...
1g = Trente cinq fois plus de chances...
 
on peut ajouter:
 
Respirer la bouteille de parfum avant de s'en mettre deux gouttes derrière les oreilles = Deux fois plus de chances...
 
Faire toutes les vitres de l'appartement avec de l'alcool à brûler = quatre fois et demi plus de chances...



Quelle belle fausse bonne idée!

Avant que quelques spécialistes compétents ne viennent, à juste raison, expliquer que les accidents ne sont pas provoqués, en général, par des conducteurs qui révèlent un taux compris entre 0,2 et 0,5, mais par ceux qui sont à 1g ou plus, et se foutent totalement du taux accepté,



Sourions un peu!



Nous sommes habitués à la façon dont on peut manipuler les statistiques,

en politique, en publicité, en économie, enfin dans tous les domaines!



Alors manipulons!



L'argument sans cesse répété est que 20% des accidents sont provoqués par "l'alcool au volant",

Soit,

C'est vrai, c'est un problème,



Mais le problème, c'est que 80% des accidents sont donc provoqués par des buveurs d'eau !


Moi, les stats.........Bof ...
Flash INFO !

Il parait que le constructeur qui commercialise les voitures qui refusent de démarrer si vous avez un taux d'alcoolémie trop élevé,
a installé un logiciel pour zapper le système!

Il suffit d'appuyer avec l'index de la main gauche sur le petit bouton caché dans le pare-chocs avant, et, en même temps, d'appuyer avec l'index de la main droite sur celui caché dans le pare-chocs arrière 

(si tu essaies, c'est que t'es vraiment bourré!)
(le temps que tu y arrives, tu seras bon au test...)


On termine par la pensée du jour,



Je continue a être sûr qu'il était possible de construire le monde autrement,

et à croire qu'il est encore possible de le construire autrement,

Pour le moment ça ne marche pas,

Parce que je ne suis pas assez nombreux.......

Quand le temps viendra, je ne serai plus là,

Serez vous assez nombreux ?


A bientôt,
En attendant,
 
         ENJOY
                              &
                                           B.A.P.




SANTIAGO juillet/août 2015


SANTIAGO Juillet/Août 2015




Comme promis, on se retrouve à SANTIAGO,

SANTIAGO DE COMPOSTELA,

Province des Asturies, Espagne !



J'avais gardé l'idée dans un coin de ma tête, au cas où mes divagations me feraient passer par l'Europe.
 
En effet, un livre qui m'avait été offert en début d'année, un livre sur le sujet :

Immortelle randonnée,
 sous-titré Compostelle malgré moi,
de Jean-Christophe RUFIN ( Goncourt et Académicien)
avait semé la petite graine dans mon cerveau, et je m'étais dit que si j'avais un moment, je tenterais, moi aussi, l'expérience.



Ce jour est venu et, le 26 juillet, jour de mon anniversaire, je suis à Hendaye, sud des Landes et tout près de la frontière espagnole, pour attaquer le « Pèlerinage de Saint Jacques » soit environ 850 kilomètres de marche pour rejoindre la Cathédrale de Santiago, but du périple.

Départ de Hendaye le 26 juillet à 12h12, d'un endroit nommé « Lieu dit vin », amusant...

Divin, ça me parle peu, mais dit vin, un peu plus...

Reste à traverser le pont de Santiago pour entrer en Espagne, le but est déjà indiqué!



Je sais où je vais, je ne sais toujours pas exactement pourquoi, par contre je sais comment, à pied !!! Reste à marcher 850 km...

J'ai, moi aussi, choisi le Camino del norte, le chemin du nord, plus sauvage et moins fréquenté, mais, contrairement à Rufin, je ne le quitterai pas, et le suivrai jusqu'au bout avant de « plonger » sur Santiago.



J'ai décidé de faire « rustique », un sac à dos, un peu lourd, mais autonomie oblige, un hamac, pas de tente, ni de duvet, un seul change de vêtements, pas de vêtements chauds (ça je vais le regretter assez vite!)une paire d'espadrilles, un morceau de carte et un guide assez détaillé, mon passeport de pèlerin, c'est à dire la « Crédencial del peregrino » à faire tamponner quotidiennement, et une bonne dose d'optimisme...



Je ne sais pas encore, fort et fier de mes qualités de randonneur, que j'ai un peu sous-estimé la difficulté... mais avec un peu de persévérance et d'obstination, la difficulté est soluble dans le temps,

et dans la sueur...


Départ

Le pont de Santiago, sur la Bidasoa, frontière Franco-Espagnole

 



Ce périple va me faire longer la totalité de la côte nord de l'Espagne, et traverser différentes provinces, EUSKADI( Basque), CANTABRIE, ASTURIES et GALICE.

Des paysages magnifiques, d'autres beaucoup moins, il s'agit en effet d'un pèlerinage, et non d'un GR, seul le but compte, et il n'y a pas d'autre but que le but final, la Cathédrale de Santiago, peu importe la beauté du chemin, c'est le destin du pèlerin...

Peu importe de longer des autoroutes, d'arpenter des nationales, de tricoter autour des Highways, des train-lines, de longer des usines, de pourfendre des zones industrielles, le pèlerin s'en fout, il va à Santiago !



Alors, n'étant pas pèlerin dans l'âme, j'avoue que, parfois, lors « d'étapes de liaisons » entre des paysages très beaux et des sites historiques intéressants, j'ai eu envie d'en finir au plus vite et de passer à autre chose...

En effet, je ne suis pas pèlerin, je vous l'ai dit aux tous débuts de ce blog, je suis nomade par choix, globe-trotter, curieux, mais pas en quête, je ne crois en rien, je n'ai rien à me faire pardonner, ou pas grand-chose, je ne cherche pas Dieu, ni son fils, ni la mère à son fils ! (ami caldoche, si tu nous regardes!)



Je sens que je blasphème un peu !!!

Alors finissons en,

Il m'a souvent semblé casque ouille,

le chemin de Jacquouille la fripouille...



Je vous ferai donc grâce, pour ne pas vous infliger un compte rendu aussi long, et parfois aussi pénible que mon itinéraire, des détails du parcours, étapes, distances et temps,

Je me contenterai de vous parler des endroits qui m'ont séduit, paysages, cités médiévales, et, bien sûr, de vous faire profiter de quelques photos.

Par contre on ne peut pas raconter ça en cinq minutes!!



La Carte, pour vous donner une idée de la « promenade » :


Une petite musique aussi :
 
C'est parti, en route pour SANTIAGO !
 
 


Premières étapes,

Petit bonheur du premier jour, quelques heures après être parti, je trouve, sur le bord du chemin, un panneau qui m'est destiné, déposé par mes amis qui m'ont emmené jusqu'à Hendaye, et qui me souhaite bon anniversaire !!!



Pasai Donibane, minuscule village, cent pour cent basque, j'y suis venu il y a quatre ou cinq ans avec mes amis des Landes,

me fait penser au petit village gaulois d'Asterix, le petit village qui préserve sa singularité basque et résiste à l'Espagne !!!


Le balisage du chemin, coquilles et flèches jaunes

Le chemin...

PASAI DONIBANE



Puis San Sebastian, Orio, Zaraus, et Guetaria,


Deuxième jour, cinquante km parcourus, l'info qui tue!!!



Guetaria, petit port charmant, où j'ai amené ma fille il y a un an et demi, pour lui faire goûter les fruits de mer frais, débarqué des bateaux, et le TXACOLI, vin blanc du coin, si particulier !


Une petite bière à l'albergue de Guetaria

Puis Deba, qui était un port d'arrivée des pèlerins par la mer il y a quelques siècles,
La côte entre Guetaria et Deba

La plaza de Deba
et Markina-Xemein, en montagne, à l'intérieur des terres, Markina, le berceau de la « pelota » à tel point que le fronton de pelote du village est appelé  « Universitad de la Pelota »
L'église "Andra Mari" de Markina

Et puis Guernica...
Le Camino d'époque, pavé comme une voie romaine

Le vieux pont romain de ARTZUBI

Pas de doute, je suis bien sur le chemin!!!


GUERNICA




Ville chargée d'histoire, d'une histoire triste, horrible, préfiguration des années de guerre à venir...


De Guernica, si on n'en connaît rien, on connaît peut-être le tableau de Picasso, métaphorique, emblématique et parabolique, de huit mètres par trois mètres cinquante, cri de douleur et de rage lancé par le peintre à la face de Franco, et de Hitler.


Je suis heureux d'être là, et de visiter la ville, le musée et tous les endroits devenus sacrés, car baignés de sang.





Rappel historique :



Le 26 avril 1937, la petite ville de Guernica est bombardée, par surprise et sans raisons apparentes, et rasée, par des avions allemands et italiens, avec l'accord du Général Franco.

C'est la première fois dans l'histoire moderne qu'une population urbaine, civile, est sciemment massacrée. C'est Hitler, allié de Franco, qui l'a voulu et imposé, pour terroriser la population civile et en voir l'impact sur le peuple et ses combattants. Guernica est devenue un terrain d'expérimentation en prévision de la deuxième guerre mondiale.


Petit village, rayé de la carte, officiellement 1654 morts, 800 blessés, on a reconstruit rapidement dessus, pour oublier, sans fouiller les décombres complètement, on ne connaîtra jamais le nombre exact des victimes.


A noter, le musée de la paix de Guernica, magistral, qui ne se limite pas à l'histoire de la cité, mais détaille, à la limite de l'autopsie, les causes des guerres, de la violence et de la cruauté humaine, et expose les grands axes possibles, et les réflexions pour la paix entre les peuples, simplement émouvant, et très lourd de sens...





Si on ne devait retenir qu'un seul tableau de PABLO,


ce serait celui-là


Si je ne devais retenir qu'une seule étape du Camino,


ce serait celle-là




Reproduction du tableau de PICASSO

La plaza de Guernica

Reproduction, en faïences, du tableau

L'église

L'arbre de Guernica (Guernica signifie chêne en basque)

Guernica détail
 
 
 
Le "street art" n'est pas en reste pour rappeler, en s'inspirant du tableau de Picasso, le bombardement de 1937
 
 


Le taureau symbolise la brutalité, le cheval le peuple




Ensuite BILBAO, ville plus importante sur le rio Nervion, le quartier de la Ribera avec le vieux marché et les halles, le vieux quartier de Bilbao appelé « Casco Viejo », le quartier arabe dans la « Calle Biko »(!!!)

La cathédrale de Bilbao

La grande place de Bilbao

Le musée d'art Guggenheim,





Le selfie de Guggenheim! je suis vingt fois sur la photo...
pour vous aider, j'ai mis un petit coup de flash !!!

Le chien de Guggenheim



Puis escale à Portugalete, jolie petite ville groupée autour de l'église Santa Maria, célèbre pour son pont, le Puente Colgante, le plus ancien pont transbordeur du monde, inauguré en 1893, contemporain de la tour Eiffel.


Sa vieille gare, devenue office du tourisme.

L'église........Santa Maria !!!

L'ancienne gare, devenue office du tourisme

Le puente Colgante,
on voit la navette qui transporte passagers et voitures juste au dessus de l'eau





Le paseo, le long du rio Nervion

Le kiosque à musique

Les rues de Portugalete



Musique dans la rue

Escapade en haut du Puente Colgante

Sujets au vertige s'abstenir !



Entrée dans la Province de Cantabrie avec Castro-Urdiales, Santona, Santander, capitale de l'anchois !

Entrée en Cantabrie, là, le chemin, c'est la nationale...

CASTRO URDIALES

En approche de Castro Urdiales

L'église, le château phare, et le pont romain


Le  chateau


Les enfants jouent à sauter du pont, joli jump !

Belle façade de maison, fresque de pêcheurs,
fontaine et coquille pour rappeler qu'on est bien sur le chemin...

LAREDO

La plage de LAREDO
 

SANTONA et SANTANDER

 
La navette pour SANTONA

Les bateaux chargent les filets

Tiens, musique ! :
https://www.youtube.com/watch?v=NqouQ1o1mUo

La place centrale de SANTANDER
 Et puis j'arrive à SANTILLANA DEL MAR,
J'ai contemplé des quantités de paysages, traversé beaucoup de villages, passé des journées sous la pluie, des nuits dans le froid, car me fiant à la latitude, je pensais que le climat serait du genre Côte-d'Azur, alors qu'il est carrément breton, 25 le jour, 12 la nuit.
Je me rends compte que je marche depuis onze jours, je constate que j'ai marché 330km, et qu'il m'en reste plus de 500 à parcourir!
Je comprends que le chemin, c'est vraiment long, et que ça va être un peu dur...il va falloir gérer la fatigue, les petites douleurs, les bobos, ne rien casser si je veux arriver au bout, enfin, que ça ne va pas être une partie de plaisir, et que question mental, il va falloir disposer d'une bonne réserve...
Mais bon, j'ai signé, personne ne m'a forcé,
alors on enchaîne!
 
SANTILLANA DEL MAR, que Jean Paul SARTRE qualifie de plus beau village d'Espagne dans "La nausée", est véritablement un bel endroit,
Village moyenâgeux, totalement restauré sous Franco, qui donne l'impression d'être à la fois figé dans le temps, et à la fois tout neuf! belles maisons à colombages, ruelles pavées, balcons fleuris, l'endroit est bien sûr devenu un gros spot touristique, et on y trouve quantité de restaurants, boutiques de souvenirs, et étals de produits locaux. Mais à partir de 17h, l'endroit se vide de ses visiteurs étrangers et le bourg retourne au XII° siècle.
Une de mes plus belles étapes...
 


Le chemin passe bien par Santillana!





 
 
Ensuite, SAN VINCENTE DE LA BARQUERA,
ville fortifiée du VIII° siècle,
perchée sur un piton rocheux,
ses ruelles très pentues et étroites,
dominées par l'église et le Castillo del Rey (château du roi),
exemple de forteresse défensive imprenable,
tout cela accessible par le pont de la Maza, du XV°, chef-d'œuvre à l'époque avec ses 32 arches de pierre.
 

Le castillo del Rey

L'auberge de pèlerins de San Vincente

Santa Maria de los Angeles

La Marisma de Pombo


La forteresse du roi

Le pont de la Maza





Santa Maria de los Angeles le soir

Ensuite j'entre dans les Asturies
Nouveaux paysages,
Premières montagnes asturiennes,
Une vieille chapelle au fil du chemin,
Les vieux villages compacts et protégés,
Petites plages entr'aperçues au long de la marche,
 
 
 



 
 
Arrivée à NUEVA
 
Un peu de mal à trouver un lit pour la nuit, tout est complet,
Un hôtelier me propose, en s'excusant, la "cabane" en contrebas,
Il s'agit, en fait, d'un "Horreo", construction traditionnelle asturienne, j'attends depuis longtemps d'en voir un, en fait je vais l'habiter, dormir dedans, pour 25 euros, plaisir du jour... 
 
 
 

 
 Quinzième jour de marche...
456 km au compteur...
 
 
 
Je continue via RIBADESELLIA,

 
Un Horreo sur la route,
 
 
COLUNGA,
 
Une petite chambre dans un vieil immeuble, balcon en bois et vitres, qui semble si fragile... (ma chambre en haut à gauche)

Vue de  ma chambre
Plaisir de la marche tôt le matin
 
VILLAVICIOSA,


 
 
AVILES,
et ses rues carrelées, aussi propres que l'intérieur des maisons...
 

 

Le chemin continue, Muros de Nalón, Soto de Luina, Cadavedo,
pour arriver à LUARCA,
C'est le jour de la Saint TIMOTEO !
LUARCA, Magnifique port de pêche, enchâssé dans l'embouchure du rio Negro, sept ponts pour passer d'une rive à  l'autre, dont le Puente del beso (le pont du baiser)


C'est la St TIM !!!, grande fête locale

Le pont du baiser

 
Allez, la légende du Pont du Baiser de Luarca,
Il y a du Roméo et Juliette, bien sûr,
Il y a aussi, et surtout, du François René de Chateaubriand,
Référence : LES AVENTURES DU DERNIER ABENCERAGE...
à lire sitapadéjafé

Au Moyen-Age, les mers étaient dominées par les pirates.Le plus célèbre et sans doute le plus puissant s'appelait Cambaral.
Il causait la terreur en abordant les bateaux qui traversaient « ses eaux ». Il ne se contentait pas de voler les biens contenus dans ces navires, mais il torturait aussi les personnes qui s'y trouvaient, puis finissait par les tuer. Cambaral enlevait les jeunes femmes et les vendait ensuite sur des marchés lointains. Le gouvernement décida, à plusieurs reprises, d'envoyer des vaisseaux de guerre pour le capturer, mais sans succès.
Un noble chevalier du nom de Hidalgo qui vivait à Luarca se mit en tête de capturer par lui même ce Camberal. Il prépara ses hommes et ses bateaux, puis entreprit sa mission. Un combat acharné s'ensuivit dont Hidalgo sortit vainqueur, et le pirate grièvement blessé.
Hidalgo rentra à Luarca avec son prisonnier qu'il décida de soigner avant de le remettre aux autorités.
Il demanda à sa fille de s'occuper de Cambaral et de panser ses blessures.
Les attentions de la belle Asturienne provoquèrent chez le pirate un profond émoi. Il tomba amoureux d'elle, amour qui trouva chez elle un écho.
Les deux s'avouèrent leur amour et rêvaient que personne ne les empêchât de vivre leur bonheur et leur passion.
Ils préparèrent donc leur fuite vers un endroit où ils ne seraient persécutés de personne.
Une nuit, elle se rendit au bord de la mer, à l'endroit où Cambaral lui avait dit de le rejoindre.
Elle attendit que son père dormît et se rendit au lieu dit.
Le pirate et elle se retrouvèrent dans un baiser passionné, unissant leurs âmes.
A ce moment là, Hidalgo surprit les deux amants et, aveuglé par la colère, les tua en les décapitant de son épée acérée. Les deux corps restèrent fortement enlacés, roulèrent jusqu'à la mer et s'y engouffrèrent, s'y perdant à jamais....
Un pont fut construit en mémoire de cet amour assassiné à l'endroit où eut lieu le drame.
Il fut appelé le pont du Baiser (el Puente del Beso)
Ce pont existe encore aujourd'hui, d'ailleurs je suis dessus !!!
et je fais une photo...
ALORS, C'EST PAS BOULEVERSANT CA !!!!!!

 


L'auberge de LUARCA



On continue,


La Caridad, puis RIBADEO, frontière avec la Province de Galice,


Un pont de six cents mètres pour changer de province,


J'ai fait 660 km, m'en reste environ 190,

 


 

Je suis plus que fatigué, capable de m’asseoir cinq minutes, pour me réveiller deux heures plus tard...

Mes épaules et mes pieds ne sont plus tout à fait d'accord avec moi, la cohésion de l'ensemble s’effrite,

et puis j'ai mal, pas mal à un endroit précis,

j'ai mal à moi...

Attention danger !!!


Maintenant je vais quitter la côte pour rentrer dans les terres de Galice et marcher vers SANTIAGO



Passage à LOURENZA,



MONDONEDO,

Le vieux village enjambe  le chemin !



Me reste 140,405km !
 
 

Je recommence à compter alors que j'avais décidé de ne plus le faire et constaté que c'était bien mieux...



Puis VILALBA,

son église, et sa tour ( la TORRE)

mais j'ai une indigestion d'églises !

Comment s'appelle cette église ?



Pourtant de beaux paysages, inconnus pour moi, clôtures en lauzes, cimetières étranges, architectures inédites,





Traversée de steppes sèches et brûlantes,

Musique: https://www.youtube.com/watch?v=C_mRN_iq1-k



Je me force à marcher,

Je me force à regarder autour de moi,

Je me force à prendre des photos,

Je me force à jouir de cette liberté,

Je me force à me sentir heureux,

Je me force à ne pas avancer comme un con,

pardon !, comme un pèlerin...

comme ceux que je vois tous les jours,

qui ne contemplent rien,

qui vont juste à SANTIAGO...

En cherchant bien, reste un brin d'humour,
Quand on  parle peu ou pas l'espagnol,
Le genre de panneau qui fait un peu peur!!!

Sûr, j'y vais pas !

Passage à SOBRADO,




Ma dernière Albergue,


Les derniers kilomètres,



Arrivée le 22 août à 12h03,
soit un peu moins de 27 jours...


Tout ça pour ça...

La Cathédrale de St Jacques et la place Obradoiro

La dernière coquille, devant la Cathédrale

Reste à récupérer mon "diplôme" délivré par le clergé de SANTIAGO sur présentation de ma Crédencial dûment tamponnée, diplôme rédigé dans un latin approximatif, même mon prénom est "latinisé", mon prénom d'origine grec...

Mais bon, là, je suis un peu trop fatigué pour en rire,
on verra demain!






Mes amis des Landes étant venus m'attendre à l'arrivée, c'est en voiture que j'irai un peu plus loin, à Fisterra, au cap Finisterre, voir la pointe ouest de l'Europe, là où les Romains pensaient que la Terre s'arrêtait et que le soleil s'engloutissait dans la mer, à l'extrémité du Monde...



La borne "Zéro" !


Le bout du Monde...

En vérité, je savais bien que c'était presque aussi long à raconter qu'à vivre !!!
 
mais je suis arrivé au bout,
vous aussi !
 
Il me reste à vous confier quelques réflexions,
plus ou moins sérieuses !




Moments forts


Deux, particulièrement, me reviennent à l'esprit,


1 - Il m'est arrivé, à plusieurs reprises, de m'arrêter dans un bistrot, débusqué vers 9h ou 10h du matin, dans un petit village, pour boire un café, parti au lever du jour, le ventre vide, la tête vide, le ventre en vrac, petit bistrot avec deux ou trois vieux du coin, en train de boire un verre de blanc, et de discuter de jesépa, et, au moment de payer mon « café solo », le bistrotier me fait comprendre que le café est déjà payé, offert au pèlerin par ces messieurs !

Ça fait chaud au cœur...



2 – A Colunga, arrivé crevé car obligé de marcher dix kilomètres de plus parce que tous les hôtels étaient complets, désespérant de trouver un lit, je tombe sur un bar/restaurant où le patron me dit qu'il a une chambre, à vingt euros, je saute de joie, lui propose de payer avant que sa fille ne m'emmène au local, à quelques cent mètres de là, il me fait comprendre qu'on verra ça plus tard,

Je m'installe, me douche, me change, et repasse à l'estanco pour boire une bière et payer la chambre, il me fait signe  « plus tard » je descends sur le paseo, me paye un dîner fruits de mer, un café.Il est temps de rentrer dormir, demain j'envisage de partir au lever du jour, le bar est fermé !En vérité, je me lève très tôt et démarre de nuit, impossible de revoir l'hôtelier qui ouvre à 9h ! Je laisse un billet de vingt euros sur l'oreiller et quitte Colunga.

Je reste persuadé que le patron n'avait pas l'intention de me faire payer la chambre...




Le pèlerin



Vous avez pu me trouver dur avec le « Pèlerin », mais quatre semaines de promiscuité avec mes copèlerins m'ont appris beaucoup !


Déjà, il y a peu de vrais pèlerins, moi même n'en étais pas !

Par contre, il y a beaucoup de monde sur les chemins de Compostelle,

Chemins très fréquentés au moyen-âge, par des pèlerins avec bâtons et besaces,

Abandonnés pendant plusieurs siècles, sauf quelques....pèlerins,

Redevenus à la mode depuis quelques décennies,

Quelques centaines de Crédencials par an, puis quelques milliers,

Quelques centaines de mille ces dernières années,

Environ 250 000 par an maintenant !!

Le pèlerin est aujourd'hui un produit économique,

Un marché,


Rares sont ceux qui font un long parcours,

Manque de temps, manque de forme physique, manque de courage,

Et puis, il suffit de faire les cent derniers kilomètres pour obtenir la Compostela !

Le pèlerin se doit d'être radin, d'essayer de faire pitié, de resquiller à chaque occasion,

A de rares exceptions près, le pèlerin n'est ni sympa ni causant,

Tout simplement parce que le jeu est un peu faussé,

En effet, le pèlerin pense avant tout au lit qu'il aura le soir à l'auberge pour pèlerins,

Lit soit gratuit, soit très peu cher,

Mais les places sont limitées, et leur nombre est connu,

Donc, quand vous doublez un pèlerin sur le chemin, à part le salut traditionnel « Bon camino », il sait qu'il vient de perdre une chance d'obtenir un lit le soir, il est d'humeur maussade..

Quand un pèlerin vous double, il est d'humeur joyeuse, il vient de gagner un lit...

Et le pèlerin est prêt à tout, sauter dans un bus ou un train pour rejoindre la ville étape et avoir une place à l'Albergue,

Prêt à utiliser le service « Mozilla Express » proposé partout « mozilla signifie sac-à-dos »

Une voiture prend votre sac et vous le dépose à l'arrivée,

Il y a des cartes de visite de chauffeurs dans toutes les auberges !!!

En gros, ça veut dire, vous marchez et vous payez le taxi à votre sac !!!

Je peine à comprendre...

Je ne parlerai pas de toutes les auberges ou pensions privées qui poussent comme des champignons, de tous les marchands du temple,

Et puis soyons sérieux, la petite expérience que je peux avoir en marche, effort de longue durée, dépassement de soi, fait que je sais que ce n'est pas à la portée de tout le monde, que c'est même à la portée de peu de monde, de faire des centaines de kilomètres à pied, qu'on y consacre quatre semaines, ou quatre fois plus !

En vérité, de pèlerins il y a peu, de marcheurs qui font réellement une longue distance, encore moins...

Mais il y en a,

J'en ai rencontré, des jeunes et des vieux, de toutes nationalités,

Respect pour eux !

Le gros coup au moral
Le 31 juillet, le chemin chemine ( oui un chemin ça chemine!) au dessus de l'autoroute, je regarde vers le bas et je vois un panneau indiquant « SAN SEBASTIAN  78 km »
ça veut dire 45 minutes maximum en voiture, et j'en suis à mon sixième jour de marche, je commence à réaliser la vitesse du pèlerin, non pas la vitesse du marcheur , un marcheur ne marche pas le long de l'autoroute !!!
 
Surtout!, ne pas regarder les panneaux !

Statistiques
QUATRE-VINGT-QUINZE Fois sur CENT

QUATRE-VINGT-QUINZE Fois sur CENT, l'église du village espagnol traversé se nomme Santa Maria, raison pour laquelle je n'ai pas légendé toutes les photos d'église !

QUATRE-VINGT-QUINZE Fois sur CENT, les horloges d'églises indiquent une heure fantaisiste, ou sont totalement arrêtées, histoire peut être de vous donner un avant-goût de l'éternité !

QUATRE-VINGT-QUINZE Fois sur CENT, quand on arrive à l'auberge de pèlerins pour essayer de trouver un lit pour la nuit, si elle dispose de 20 places, il y a déjà 21 sacs à dos alignés le long du mur devant la porte...

QUATRE-VINGT-QUINZE Fois sur CENT, quand on arrive au point i, office du tourisme, pour récupérer un plan du bourg ou faire tamponner son passeport, soit il est fermé depuis cinq minutes, soit il ouvre dans deux heures...

QUATRE-VINGT-QUINZE Fois sur CENT, quand tu héles un type pour lui demander un renseignement, tu parles français, anglais, un peu d'allemand, lui ne parle que l'espagnol...

QUATRE-VINGT-QUINZE Fois sur CENT, quand tu vois un bus, il est en train de rouler, entre deux arrêts,
du coup tout le monde attend ?

QUATRE-VINGT-QUINZE Fois sur CENT, quand tu proposes à une pèlerine de partager la machine à laver à pièces de l'auberge(3euros), elle dit oui,
ton lit, elle dit non !

Mais, comme disait BRASSENS,
QUATRE-VINGT-QUINZE Fois sur CENT, la femme s'emmerde en baisant.......
Le proverbe à la con
LA PLUIE N'ARRETE PAS LE PELERIN...
 
Allez
 
On se retrouve bientôt,
JEVOUDIPAOU
 
En attendant
 
ENJOY
&
B.A.P.