HSYPAW
A la frontière des zones interdites - Avril 2017
HSIPAW
(prononcer
« sipo »)
Mandalay/Hsipaw,
une impasse parce que au-delà de Hsipaw, c'est fermé aux étrangers,
mais c'est une région authentique, peuplée de Palaungs et de Shans,
propice au trek et à la découverte de villages, peu visités, et
qui n'ont pas changé depuis des siècles (hormis tee shirts
publicitaires et smartphones...),
Départ
en bus de Mandalay à 14h,
censé arriver vers vingt heures,
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Oh, ça va encore être un voyage confortable... |
Peu
à peu on monte en altitude dans un décor naturel et sauvage,
ponctué de villages campagnards,
En
fin d'après-midi, traversée des gorges de « GOKTEIK »,
impressionnantes, une faille dans le plateau, façon canyon, profonde
et large de quelques centaines de mètres, la route descend en lacets
serrés, pour remonter à l'identique sur l'autre versant,
On
a l'impression de descendre une paroi verticale ! La route est
quasiment sculptée dans la pente...
Et
fonctionne comme une route à horaire, vu son étroitesse,
Une
demi-heure d'arrêt, pour laisser passer environ deux cents
camions, puis à notre tour de descendre,
En
vérité, cette route est un axe majeur de communication avec la
Chine, et le trafic est dément, trafic en tout genre...
Par
la fenêtre, je vois en-dessous de moi, les cinq lacets suivants, et
pas un brin d'herbe, juste des murs verticaux, à l'aplomb, et les
toits des camions, de plus en plus petits, qui semblent empilés les
uns sur les autres, au fond de la vallée, je distingue, dans le
coucher du soleil, le viaduc qui lui, permet aux trains de traverser,
Ce
viaduc rejoint les deux flancs de la faille, à leurs sommets,
moralité, cent mètres de haut et près de sept cent mètres de
long...
Ce
pont, tout en poutrelles métalliques, genre Eiffel, construit en
1901, était le plus haut du monde,
Le
MILLAU de HSIPAW !!!
Il
a été rafistolé il y a vingt-cinq ans, mais reste un peu branlant,
les trains passent au ralenti, genre trois kilomètre-heure, et
paraît-il, on entend les structures craquer de manière
inquiétante..
Ça
me va,
Je redescendrai vers Mandalay en train !
Arrivée
à Hsipaw en pleine nuit, finalement vingt-deux heures !,
Une
chambre, une bière, une assiette,
On verra demain pour la suite..
Le
matin départ à moto, car finalement, je suis ressorti, à
vingt-trois heures pour en dénicher une, marchandise rare dans le
coin, bien m'en a pris !
Un
truc pourri, mauvais freins, fourche avant sans huile, donc aucune
suspension, et commande de boîte de vitesse remplacée par un bout
de fer à béton soudé....un vrai régal, mais pas cher, et le
propriétaire ne m'a demandé ni mon nom, ni aucun papier, je lui
ai juste filé trois euros pour deux jours...
C'est bien quand c'est
simple !
Sans
carte précise, un vague dessin photocopié récupéré à l'hôtel,
je pars à la découverte des villages environnants,
Très
sympa, petites maisons shans aux murs tressés, jardins et cultures
florissants, propres, abondants, l'impression que tout pousse par
ici,
Bien
sûr, des pagodes et des stupas partout ! (avec des petits
« bouts de Bouddha »?)
J'en
ai vu des temples depuis quatre ans, mais la Birmanie c'est record !
Arrêt
dans un hameau, une échoppe, une femme qui me fait signe
d'approcher, de m’asseoir à l'ombre car il fait une chaleur à ne
pas mettre un trekkeur dehors, ni un motard...
Elle
vend un peu de tout, un tout petit peu, de tout le minimum, petit
minimum.. mais............elle a de la bière fraîche !,
chinoise !, la glacière est grande comme une boîte à
chaussures, je lui achète deux bières, soit le tiers du stock, et
les déguste tranquillement en regardant le décor alentour,
Pendant
ce temps, elle m'évente avec une petite raquette en tressage et en
me souriant,
le Calife à l'oasis !
Nous
communiquons un peu, en thaï ! Quel âge ? Quel est ton
pays ? As tu des enfants ? Etc...
Un
type du coin s'arrête pour acheter du tabac, curieux de moi il vient
s'asseoir, je lui paye une bière, il est heureux, et remet la
tournée (donc stock de bières égal à zéro!)
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Magasin/Bistrot dans la campagne |
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Petite bière chinoise |
Je
repars au hasard des chemins sur la moto, je longe la voie ferrée,
celle qui permet d'aller jusqu'à Yangoon (prévoir quelques jours! et quelques nuits),
on se croirait dans un western, un train arrive, je dois m'arrêter
et me serrer sur le talus, il passe à quinze kilomètres heure...et à moins d'un mètre de moi!
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La voie ferrée qui descend jusqu'à Yangoon |
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Le train... |
Oui
j'ai décidé d'oublier l'idée de « trekker », la météo
annonce 40°, ressentis 44°, toute la semaine ! Alors marcher
avec un surpoids de cinq kilos de flotte, sachant que, de toute
façon, on va en manquer...
Par
contre, le climat est étrange, c'est 40° la journée, et 17° la
nuit, ça fait 23° d'écart ! Brutal !
Ça
me rappelle la Mongolie, 50° la journée, 10° la nuit...
Bon,
j'ai passé une super journée, découvertes simples, rencontres avec
des gens charmants, généreux, et souriants.
Je
repars demain dans un autre secteur, pour faire la même chose,
Et
après, je saute dans ce fameux train !!!
Deuxième
jour de balade, sur cette moto à la « Mad Max », version
série B, au hasard des chemins, de pierres ou de sable,
Encore
de jolis villages, aux habitations typiques, toujours sur pilotis,
mousson oblige...
Petite
surprise en fin d'après-midi, je suis loin de la route principale,
qui va à Lashio (interdite!), mais pas loin au-dessus de ce bourg, car il n'y a pratiquement aucun contrôle sur les chemins de montagne, et traverse un village important, au
creux d'une doline profonde,
Je
vois, au bout du chemin principal, venant vers moi, deux jeunes, en
pantalon treillis, torse nu, avec quelque chose qui dépasse,
derrière l'épaule, comme un bâton ou un manche d'outil...
Nous
nous croisons, je leur fais un petit signe de la main, me retourne,
et vois qu'ils portent chacun une Kalachnikov en bandoulière !!!
Pas
le genre d'arme pour aller à la chasse...
Je
stoppe, mets la main sur mon bras pour sortir mon appareil photo, ils
se retournent, pour me regarder fixement...
Bon,
tout bien analysé, très vite, j'enlève ma main de mon avant-bras,
leur refais un petit signe, accompagné d'un gentil sourire, et
repars,
Pas
de photo, je crois que c'est plus sûr...
Je
pense que je viens de croiser deux guérilleros shan, de vingt ans...
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Les camions locaux,
Le capot moteur n'est pas manquant,
Il n'est pas prévu à l'origine ! |
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Petite ferme shan |
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Les hautes vallées de Hsipaw |
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Scène de la vie ordinaire |
Bon, il faut rentrer, avec ma Harley/Mécano/Moulinex, et boucler le sac pour attraper le TGV de demain !
On se retrouve dedans!
En attendant,
ENJOY
&
B.A.P.
Eh, Cherche pas BUZZ, ce fainéant était resté couché pendant que je bossais sur le terrain !!!