Résilience - Kathmandu - février 2016


RESILIENCE – KATHMANDU - Février 2016



Je suis sur la terrasse d'un immeuble de la ville,
au coucher du soleil,

La tête pleine de pensées diverses, confuses,

Un peu choqué par ce que je découvre,
depuis mon arrivée,

Je n'ai pas l'armure de ceux qui sont spécialisés
dans les interventions de catastrophes,
je ne suis pas "blindé"...



Me trotte dans la tête, comme une évidence, cette chanson, à clefs, riche, complexe et torturée, comme ce que je contemple...






La lumière du soleil, qui descend sur les montagnes entourant la vallée, orangée, diffuse par le dôme de pollution qui recouvre la ville, éclaire celle-ci uniformément, presque sans ombres portées, presque tristement...



Oui, ça peut être triste un coucher de soleil,
comme une lumière qui s'éteint...

Sous ces latitudes, ça va vite,
dans vingt minutes il fera nuit,
et tout faire dans l'obscurité,



Je regarde, dans les rues que je domine, les Népalais qui vaquent à leurs occupations, leurs corvées, avant l'obscurité imposée,



Qui simplement, survivent.



La force des Népalais est de ne jamais fléchir,

qu'ils prennent le ciel sur la tête,

ou que le sol se dérobe sous leurs pieds,



Ne jamais perdre le sourire, ni la foi,



Quelle pouvoir de résilience ont ces gens !

Jamais épargnés, jamais résignés,

Pris en étau entre l'Inde et le Tibet,



De ma terrasse, de petits triangles blancs, à l'arrière plan du paysage, rappellent que la montagne est là, tout près, ils sont tous à plus de sept mille mètres d'altitude...



Je sais que tout peut recommencer, d'une minute à l'autre, et que là, sur cette terrasse, je serai bien peu de chose, comme tout l'immeuble, comme tous ces gens..



Quand la grande tour sacrée, de neuf étages, s'est effondrée avec tous les visiteurs à l'intérieur, les broyant tous mortellement, les deux qui ont survécus sont ceux qui étaient au sommet, tombant avec elle, mais en dernier, sur le tas de gravas, blessés mais vivants....



Peut être que la Terre, s'ébrouant violemment et subitement, comme un chien qui a des puces, secoue ses habitants, de façon hasardeuse et aveugle, pour leur ouvrir les yeux, les recaler dans le chemin...Et que le Népal est un dommage collatéral ... 



Je n'ai pas peur,

Ni la moindre angoisse, ni la moindre crainte,

Plus on est près du danger, plus on peut avoir peur,

Quand on est au cœur du danger, il n'y a plus de place pour la peur...

La terre a tremblé la nuit dernière, quand je bossais sur l'ordi, profitant d'un peu de courant, m'a renversé ma bouteille de rhum (fermée!), ça m'a fait sourire...



J'aime ce pays,

J'aime ses habitants,

Qui inspirent le respect,
 
QUELQUES PHOTOS,
PRISES AU HASARD DANS LA VILLE


 Quelques mots sur la photo ci-dessus, il s'agit de l'école que nous avons financée pendant dix ans, achetant les livres de bibliothèque(350) des meubles, des calculatrices scientifiques pour les grandes classes (150) des ordis (11).
Un ami de Nouméa, a jumelé son école avec elle, pour les petites classes, échangé des correspondances, dessins, financé le labo science/chimie,
Elle est fermée, abandonnée, totalement fissurée et ébranlée, inutilisable, dangereuse...







Dans les rues étroites, on mets des étais d'une façade à l'autre, parce que ce qui n'est pas tombé, ne tient plus debout!

NAMASTE
OM MANI PADME HUM...
 
Je vais partir dans les montagnes,
On se retrouve là bas,
Après une pause,
J'en ai besoin
 
En attendant,
 
                    ENJOY
                                       &
                                                  B.A.P.
 
 

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