ESCAPADE AU MYANMAR / 24 OCTOBRE 2014
M’étant
installé depuis un bon moment dans un quartier de Ranong qui est en
partie un camp de réfugiés birmans, je recueille petit à petit des
informations sur leur pays, traditions, langage.
Le
guide que j'ai en ma possession ne mentionne même pas la « queue »
de la Birmanie, cette langue de terre longue de plus de 600 km et
large de 100 en moyenne, accolée à la Thaïlande par l'ouest.
Queue
dont je pouvais apercevoir la pointe sud, « Victoria Point »
depuis mon bungalow de Koh Phayam, et dont je vois la cote depuis
Ranong, de l'autre côté de l'estuaire de la rivière « Chan »,
large à cet endroit de quelques kilomètres, et qui porte le nom de
« Tenasserim », pays des « Pyus », premiers
habitants de la Birmanie jusqu'au V° siècle. Pyus aujourd'hui
disparus.
CARTE: https://www.google.co.th/maps/@9.9911175,98.5884414,10170m/data=!3m1!1e3
La
seule mention de mon guide est que cette zone est interdite aux
touristes, instable politiquement, foyer explosif, lieu de séjour
des armées de libération des minorités ethniques, en guerre contre
le pouvoir de Rangoon, et repaire de trafiquants et contrebandiers de
tout poil, notamment dans les îles « Mergui ».
Ça
à l'air bien sympa tout ça !!
Donc
région interdite ? Mes birmans me disent que non, qu'il est
possible d'y aller en traversant sur de petits bateaux « longtails »
et que les thaïs peuvent obtenir un « border-pass » pour
s'y rendre la journée faire des achats à des prix très bas.
Quant
aux étrangers, ils ne savent pas exactement,
Départ
le matin, direction la jetée au bord de l'estuaire, il y a
effectivement un petit bureau d'immigration thaï où les gens font
tamponner leur border-pass .
Je
me présente avec mon passeport et déclare que je voudrais aller
passer la journée, puis revenir le soir.
L'officier
feuillette mon passeport, je lui montre que j'ai un visa thaï
jusqu'au 17 novembre,
Il
me demande ce que je veux aller faire là-bas,
Comme
il parle l'anglais, je lui explique que je fais des études en
Zythologie et que voudrais aller voir quelques échantillons...
Il
me répond que, effectivement, il y a de très beaux papillons là-bas,
Je
vois que nous nous comprenons, sourires, tampon sur le passeport, je
suis sorti de Thaïlande, reste à trouver un bateau.
Aisé,
une quantité de petits « capitaines » se proposent aux
gens pour les faire traverser, j'en trouve un, jeune, sympa, qui
parle un peu anglais, on négocie un prix, et c'est parti !
Traversée
agréable, sous le soleil, de quarante minutes, arrivée au
débarcadère de « Kawthoung », ville la plus au sud de
la Birmanie, à plus de 800 km de Rangoon.
Petit
bureau de police sur la jetée, entouré de barbelés, sourires, 10
US$ pour le visa,
Billet de dix dollars que m'a vendu à une fois et demie le taux de change un type sur le quai et dont je vois bien rapidement que c'est un faux!! mais le fonctionnaire ne tique pas, tant mieux !
Je suis dans la place, reste à visiter.
Billet de dix dollars que m'a vendu à une fois et demie le taux de change un type sur le quai et dont je vois bien rapidement que c'est un faux!! mais le fonctionnaire ne tique pas, tant mieux !
Je suis dans la place, reste à visiter.
Il
fait beau, la température est de 42°, ça promet! je vais envisager
une marche modeste, ménagée de quelques arrêts zythologiques...
J'ai
suivi mes études dans le domaine assidûment depuis longtemps, il
serait dommage de louper un cours...
La
ville est sans charme particulier, maisons sur pilotis, sales et
délabrées sur le front de mer près du port, à la « moken »,
petites rues bordées d'étals, de boutiques et magasins divers, le
tout paraissant assez sale et sentant la pauvreté.
Également
un immense marché, vivant et dense qui couvre plusieurs pâtés de
maisons,
Je
constate que les prix sont ridiculement bas, même par rapport à la
Thaïlande, je comprends l'intérêt des gens d'en face pour le lieu.
Rencontre
avec un jeune birman, aimable et désintéressé, content d'échanger
avec un étranger et de mettre en pratique son anglais, au demeurant
très correct, qui m'indique où acheter les cigarettes, la bière et
le whisky , les souvenirs divers, et également un bar qui sert la
bière birmane, blonde et brune, à la pression. Formidable le
gamin ! Il faut dire que j'ai posé les bonnes questions !
En discutant de choses et d'autres avec le jeune homme, j'apprends qu'avec mon visa obtenu en arrivant, je peux séjourner une semaine, mais à Kawthoung seulement, et qu'il me faudra dormir tous les soirs à "l'hôtel conseillé par le gouvernement", et que la journée je serai libre de me balader...
(
cet hôtel, je l'ai vu en arrivant, et je le connais déjà, c'est le
nom qu'il porte sur Google Earth : Hôtel conseillé par le
gouvernement, ça parle...Moi, entre mon batelier et le jeune Birman |
AH!, une bonne pression |
un petit côté Ruskoff!!!)
J'apprends
aussi, et c'est mieux, que si on ne peut pénétrer en Birmanie par
une frontière terrestre, et que donc si la quasi totalité des
visiteurs arrivent à Rangoon par avion, on peut par contre arriver
par la mer,
C'est
à dire que, muni d'un visa obtenu à l'ambassade de Bangkok, je peux
très bien rallier Ranong, traverser en bateau, et entrer en
Birmanie, je note...
L'intérêt ?
Visiter tout le sud du pays où personne ne va, l'ancien pays des
Pyus, des Môns, Karens et autres minorités ethniques .
Ce sera pour plus tard, peut-être bientôt...
Ce sera pour plus tard, peut-être bientôt...
Après
avoir pris des clichés à droite et à gauche, et quelques bières
plus tard, je tombe sur les caves à vin du coin, petites échoppes
qui ont un grand choix d'alcools forts du monde et des produits
locaux.
Je choisis une bouteille de whisky.................2 euros !!!
Je choisis une bouteille de whisky.................2 euros !!!
Ce n'est pas un temple mais un centre pour acheter bières, alcools et plats préparés ! |
Tiens ! Ils ont aussi des faux Land Rover !!! |
Je
trouve sur le front de mer, la « promenade des thaïs »,
une multitude de petites baraques qui vendent les cigarettes,
beaucoup de marques connues, anglaises ou américaines, et les tabacs
thaï et birmans. Je trouve mes cigarettes préférées, dont je suis
privé depuis cinq mois, je demande le prix d'une
cartouche..............6 euros!!J'achète en me disant qu'a ce prix-là, il ne faut pas avoir de prix d'achat.................
Bon
sur les cartouches il est marqué : « For Duty Free Sale
Only », la filière d’approvisionnement doit être assez
obscure..
Je
m'offre donc une cartouche de cigarettes made in Neuchatel /
Switzerland pour le prix d'un paquet, je comprends que les thaïs
viennent régulièrement se fournir en tabac et alcools.
La monnaie Birmane, les pièces n'ont plus court, les petits billets non plus....
Par exemple 300 Kyats valent environ 30 centimes d'Euro...
Une
pression pour peaufiner mes connaissances, fin d'après-midi, la
marée baisse, le capitaine du bateau qui m'a attendu toute la
journée me fait signe qu'il est temps de partir avant de se
retrouver au sec.
Retraversée
agréable dans la lumière chaude d'un soleil qui envisage d'aller se
coucher dans deux heures,
Retour Ranong |
Ponton
d'arrivée, il s'agit maintenant de pouvoir rerentrer en Thaïlande..
L'officier
en poste n'est pas le même que le matin, soupçonneux, il fouille
mon passeport et les nombreux visas, me demandant si je suis sorti
pour faire une sorte de « visarun », ce qui m'est
interdit maintenant. Je lui dit que non, répétant comme au matin que
j'ai un visa jusqu'au 17 et que je pars le 8. Appliqué il réfléchit,
et logique me demande de lui présenter mon billet d'avion ; que
je n'ai pas...
Après
palabres il me dit qu'il garde mon passeport et que je peux aller
chercher mon billet et lui ramener, je comprends que là, ça ne va
pas s'arranger avec un billet de mille, et que j'en ai pour une heure
et demie aller retour, ça coince un peu..
C'est
alors qu'avisant un ordinateur allumé derrière lui, je lui demande,
sans trop y croire, si je peux l'utiliser, il me dit que oui, je
rentre dans le bureau, je patouille un peu pour mettre le clavier en
anglais, de même pour Google, je vais dans ma boîte mail, retrouve
le courrier avec le numéro de réservation, je « fonce »
sur le site de la compagnie aérienne, trouve mon billet et appuie
sur Print sans même savoir si il y a une imprimante reliée à l'ordi!
Miracle,
dans les cinq secondes j'entends un bruit sympa et mon billet sort imprimé, j'éteins tout, lui
tends le papier, qu'il regarde, tampon, sourires, me revoilou en
Thaïlande, vingt minutes de perdues, seulement.
Ce
fut CHOH !!!
Je
sais que la Birmanie sera une de mes prochaines destinations,
je
sais qu'on se retrouvera là-bas, bientôt,
Je vais quitter la région dans quelques jours, quitter mon "Hutong", mes amis de la rue, avec lesquels il a été long de communiquer, et de me faire accepter,
Mais qui, maintenant, semblent tristes, comme moi,
But,
they know me well enough to know
that when it's time for me to go,
it's better just to stand aside...
Dès que l'on s'arrête, on s'attache...
Dès que l'on part, on s'arrache...
Assidu dans mes études ! |
En
attendant,
&
B.A.P.
Salut Papa !
RépondreSupprimerJ'te cache pas que j'étais angoissé quand je suis arrivé à ton périple à la douane ! ce fut CHOH, c'est clair !!
à très bientôt !!