Koh Chang - Second rendez vous
le
30 juin il y a un bateau pour Koh Chang, je signe,
j'enchaîne,
sans faux-maillon......
Traversée
comme en avril, mais en pire, pluie battante, grosse houle, je suis
encore le seul blanc, avec une vingtaine de thais, les femmes et les
enfants sont dans les tons verts, le cœur au bord des lèvres,
ambiance...
Arrivée
au « pier » 15h, au gîte 16h, marche + moto stop,
la
visite commence demain !
Le bateau Ranong/Koh Chang |
Mon bungalow - avec le courrier International du 23 juin acheté à Paris! |
Voilà, installé... |
Le 1° juillet – Village Moken
En
coupant dans la jungle le nord de l'île, un petit village de Chao
ley ( gitans de la mer) est à 40 mn de marche.
Quelques
familles, comme d'habitude installées sur l'estran, dans des cabanes sur pilotis, vivants de la pêche,
dans des conditions plus que modestes...Ceux ci sont catholiques,
une jolie petite église trône sur la terre ferme, à l'intérieur,
un banc, un christ sur la croix. Comme à Phang Nga où le seul
bâtiment sur terre était la mosquée, le seul endroit protégé, un
peu mieux situé, est le lieu de culte...
Un
petit magasin, des enfants qui rient, j'y vais avec rien, et je me
sens tout de même décalé, étranger, invasif... En retour, je n'ai
que sourires, on m'offre des beignets de bananes, des citrons, un
poisson ! On refuse mon argent, un petit billet, il faut que
j'insiste, et laisse le billet sur la table, avec un caillou posé
dessus. Je repars, heureux, et presque gêné. Encore une belle leçon
d'humilité et de simplicité.
Le village |
Petits gitans |
Un craboïde ? |
Un Crabovni ? |
Le 2 juillet – Rien
Contemplatif,
rien d'autre à faire que de laisser le temps s'étirer, passer
doucement,
réaliser
que les secondes, minutes, heures, ne signifient rien, sont d'une
totale subjectivité,
Je
lis le dernier bouquin de Tesson, offert par Martine, un bloc notes
d'une densité absolue, que je vais garder après l'avoir lu et relu,
c'est un peu lourd mais tant pis.
Je
décide de bouger un peu, quand même !, l'île est peuplée de
« Hornbills », d'après les commentaires touristiques, et
les habitants. On m'a fait entendre leurs cris, uniques et bruyants,
mais je ne sais de quoi il s'agit. Je pars donc en chasse avec mon
petit baroudeur, on verra bien...
Je
fini par débusquer un couple, sur un arbre perché! En fait il
s'agit de Toucans, magnifiques, finalement assez peu farouches car
non chassés et non perturbés par un tourisme de masse...
Je
réussis à faire quelques clichés malgré mon matériel modeste
pour ce genre de safari. Content !
Je
me fais rincer par la pluie de mousson,
le
soleil revient,
les
Hornbills font un Toucan d'enfer...
3 juillet – Le phare
Un
îlot rocheux, au large de « ma »plage, me fait de l’œil
. J'avais repéré, en avril, que la nuit, un phare flashait à son
sommet. C'est décidé, j'y vais !
Kayak,
pagaie,sac étanche, une ligne de pêche pour risquer, pourquoi pas,
un poisson je déterris.
Plein
soleil, forte houle, mais longue et calme. Je traîne un peu en
chemin, pêchant sans succès.
En
quelques minutes le temps change, je ne vois plus les côtes
birmanes, derrière et au dessus de moi, un soleil éclatant, devant,
du très mauvais temps, mais d'une telle beauté ! Un grain
diluvien, d'un bleu profond, c'est pour moi dans quelques minutes !
Il va falloir Aunt Son Souquer ferme vers l'îlot...
Quelques
minutes plus tard je suis sous les trombes, ne vois ni la côte, ni
l'îlot, je me couche sur le kayak pour améliorer la stabilité et
attends. Les vagues, chaudes, écument, la pluie, chaude également,
me rince, c'est magique, je bouchonne sur la mer d'Andaman...
Vingt
minutes plus tard je suis en plein soleil, j'ai dérivé de trois
cents mètres, vers l'îlot !
Faire
le tour pour trouver un endroit où accoster, pas facile, une
minuscule bande de galets me permet de tirer le kayak au sec et de
l’amarrer, direction le sommet.
Soixante
dix mètres de haut, ça veut dire cent mètres maxi à grimper dans
la jungle, faudrait manquer de chance pour marcher sur un serpent,
encore plus pour qu'il soit dangereux, on oublie...
Arrivée
au pied du phare, porte brisée, au sol, à l'intérieur une
succession d'échelles métalliques permet de grimper. C'est infesté
de chauves-souris de belle taille, qui batmannent autour de moi.
Arrivé
au sommet, la porte qui donne sur l'extérieur et le minuscule chemin
de ronde, est enchaînée et cadenassée ! En jouant sur les
maillons de la chaîne, j'arrive à prendre un peu de jeu, sortir un
bras, et faire quelques clichés, à l'aveugle.
Mission
accomplie, reste à rentrer, par forte houle, à Koh Chang.
En
route, j'accoste un bateau de pêcheurs moken qui relèvent leurs
filets ; une cigarette ensemble sous la pluie, ils veulent me
donner un poisson, je refuse, ils en ont assez peu, et les poissons,
je les pêche moi même ! Bon, là, j'en ai pas pris un, ce
soir, ça sera riz/omelette !
Retour
sur la plage, je me fais engueuler par le gérant qui me croyait
mort ! Je me dis qu'il doit bien m'aimer pour une telle
colère !! je lui explique en riant que j'ai été champion de
France de kayak, et que je n'ai pas peur de ces petites
vaguelettes....bec cloué, il m'offre une bière...
Bonne journée !
Couché, le phare ! désolé comme dirait M.D. |
arrière-plan,Koh Chang, au loin Koh Phayam |
Me suis fait mordre par un petit, heureusement pas par la mère... |
Les Mokens relèvent le filet sous un grain |
4 juillet – au départ, rien, à l'arrivée, tout.
Voyageur
solitaire...
« J'entends
de me branler quand le branle me plaît »
disait
Montaigne,
à
prendre le mot branler au sens de l'époque, c'est à dire se
mouvoir.....
non
mais !
Le
bonheur ne frappe pas à la porte, on va le chercher, à pieds, sans
savoir où, mais comme on fait la « démarche », on tombe
dessus...
départ
vers le sud de l île, par la côte.
Succession
de baies et plages magnifiques, désertes, un joli temple,
direction
le cœur de l'île, un petit village à un carrefour de pistes, un
magasin qui vend des cigarettes, de la bière et du rhum, et quelques
eaux minérales douteuses. Une petite pause, quelques courses, et on
repart.
Remontée
par le centre de l'île, un lac, d'une pureté étonnante, vue la
quantité de pluie qui tombe quotidiennement, envahi de joncs,
nénuphars, survolés de centaines de libellules, petits hélicos
irisés et nacrés.
Au
bord du chemin, une petite bâtisse, fort propre, le « New
Shop », c'est pour ça que c'est fort propre ! « Mai »,
le patron, sympa, a installé, et qui prends toute la place, une
immense table de snooker, en excellent état, et bien calée!! OK
c'est parti pour une frame, j'y crois pas !!!
Si
j'avais imaginé jouer au billard aujourd'hui, et ici !!
Le
mieux reste à venir...
Entre
deux coups de queue, nous parlons de choses et d'autres, puis de
Foot..
Il
m'apprend que, ce soir, c'est France/Allemagne, et que, pas très
loin de là, quelqu'un a une télé, et que tous vont se retrouver là
à 23h, avec quelques bouteilles de Lao, pour regarder le match.
Il
me fait une croix au stylo sur ma petite carte pour m'indiquer
l'endroit et me donne rendez vous pour le soir, super !
En
vérité, il s'est trompé de deux kilomètres, ce qui fait que, au
lieu d'une heure de marche de nuit, j'en mettrais deux, à la
frontale, à patauger dans les marais, avant de trouver la petite
lumière qui me fera trouver la télé, vieille, couleurs délavées,
branchée sur une colonne de batteries de voiture, et regarder le
match, commenté en thai !!!
Bon,
comme d'habitude, ce sont les allemands qui gagnent...deux heures
pour rentrer, sous la pluie, couché à 3h30, Super !
Décidemment,
Koh Chang réserve bien des surprises ! Cueillies au fil du
jour,
C'est
certain, je n'arrêterai pas de marcher, vers rien, puisque l'on va
vers tout.
France/Allemagne |
5 juillet – Journée fluide
Journée
entière de tempête,
La
mer, déchaînée par le vent, écume,
Les
vagues se brisent sur les rochers, sous le bungalow,
La
boue ruisselle sur les pentes, jusqu’à la mer,
tout
cela arrive d'en face, de birmanie,
Les
sale eau !
Je
me sens amphidrome, seul, unicellulaire,
Je
me suis mis à l'unisson, une soupe à midi, et,
de
la journée, n'ai bu que de l'eau,
une
fois n'est pas péché !
Quelques
photos pour finir,
à
Koh Chang, les phasmes font trente centimètres, les margouillats
pèsent 200 grammes, les araignées 10 cm, les moustiques, énormes,
ont des trompes en titane, les fourmis sont aussi grosses que les
cigales, qui sont géantes...
14 juillet, sept jours de déluge....
Koh Phayam c'est pas gagné...
Ranong est inondé, je vais quitter mon rez de chaussée et prendre une chambre à l'étage...
La rivière monte, on se croirait à GAIA...
J'ai les images par la fenêtre, et les mêmes aux infos à la télé...
et on annonce un typhon qui arrive par le sud-est...
Donc, jesépa, je sèche!..
.On se retrouve là-bas, chez...Paou !!!!!
en attendant
Enjoy
&
B.A.P
Pour un phasme, c'est un beau phasme :-))
RépondreSupprimerLe margouillat à l'oeil sympa,
le moustique ne dit pas sa taille,
quant aux fourmis, tu es sûr que ce sont... des fourmis ?
Salut papa !
RépondreSupprimerLes premiers articles de ce nouveau périple sont MA-GNI-FI-QUE !
J'ai aimé la photo dernière photo du 1er juillet avec l'idée "on ne s'installera pas sur la terre !!! même si c'est dans peu d'eau, on restera sur l'eau"
Les insectes sont assez impressionnants ! je sais qu'il ne te font pas peur et je suis donc impatient que tu rencontre de beaux scorpions ('till loving you)
Le craboïde = crabe batailleur en NC (Le bleu avec les pince fine, qu'on pêche sur le sable)
Le crabovni = une limule !!!! M'enfin !!
Les Hornbills sont trèèèèès beeaaauuuu !
La photo avec l'avant de ton Kayak est superbe ! le mélange du orange, du vert émeraude et du bleu gris ! woaw !
Coucou Papa !
RépondreSupprimerJ'ai pris du retard dans la lecture.
J'ai beaucoup aimé cet article ; le périple au phare, la faune, les paysages....
J'ai bien aimé les deux photos qu'a mentionné Tim. :-)