CUBA
7 / L'Oriente – novembre 2017
https://www.google.fr/maps/@20.3349318,-75.2422084,144045m/data=!3m1!1e3?dcr=0
Arrivée
à Santiago de Cuba à 13h, rejoindre le centre, deux kilomètres,
trouver la « casa » que l'on m'a indiquée, pas libre !,
parce que une seule chambre, louée, réorienté à courte distance
vers une autre chambre, la patronne parle un peu anglais, un peu
français, est très gentille, et m'accueille chaleureusement, ça
part bien...
Poser
le sac et partir à la découverte de la deuxième ville de Cuba, contrairement à ce que j'ai vu ailleurs, de petites
rues étroites, pentues, petit « San Francisco » cubain,
beaucoup plus de noirs afro-cubains que dans le reste du pays, donc
encore plus de musique, d'ambiance, et de couleurs,
Petite
balade au centre ville, Parque Cespédes, Cathédrale, petit bar
caché sous le musée du « Ron », à revoir...
Parque Cespedes |
Catedral de Nuestra Señora de la Asuncion |
La maison où vécut Jose Maria Heredia |
Sainte Dolores |
La maison de Diego Velázquez Style arabo-andalou, 1522 |
Au cas où j'aurais oublié où je suis !!! |
L'endroit
me plaît déjà, très vivant !
Visite
du « Tivoli », vieux quartier français sur une colline
de Santiago, là se trouve un ancien quartier général de l'armée
de Castro en 1956, le musée de la « Lutte Clandestine »,
En
fouillant dans les ruelles, je trouve la maison où habitait Castro
quand il était étudiant à Santiago, de 1930 à 1933, 6 Rue Rabi, petite maison
en bois, rien ne la distingue, aucune indication particulière, même
les voisins n'en savent rien, étonnant !
Ensuite,
visite du musée Bacardi en ville, puis le Palacio Provincial, le musée
du « Ron » (rhum!), intéressant, parce que intéressant
plus dégustation !
Puis
passage à la « Taberna del Ron », vraisemblablement le
meilleur mojito de Cuba !, encore au-dessus de celui du
« Cambio » de Camagueÿ, et je sais de quoi je parle...
Allez !
Je vais essayer de vous faire goûter....
Tout
d'abord un peu de vieux rhum flambé pour parfumer le verre,
Puis sucre, jus de
citron et menthe pilée,
Puis
une large dose de rhum 7 anejos,
Des
glaçons,
Et
c'est parti pour un régal des papilles, des yeux, du nez, et des
neurones...
(Pour l'eau gazeuse, direct à la poubelle!!!)
(Pour l'eau gazeuse, direct à la poubelle!!!)
Puis
un groupe de jeunes Cubaines qui chantent et dansent sur la Plaza
Dolorés, chaud, très chaud...
Finalement,
je ne vais pas m'attarder à Santiago, c'est un peu trop brutal et
trop pollué, les gaz des camions, voitures et taxis, le bruit des
centaines de motos, qui couvre celui de la musique,
Je
vais m'enfuir demain au fond de l'Oriente, à Baracoa, au bord de la
mer des Caraïbes,
Je
reviendrai à Santiago un peu plus tard, prendre plus de temps, et
séjourner de nouveau dans ma casa, bien sympathique !
BARACOA
Cinq
heures de bus sur un trajet si beau qu'il fait oublier et le bus, et
le temps,
Passer
par Guantanamo, que je visiterai plus tard, longer la côte sud,
sauvage, et traverser la Sierra del Puril pour rejoindre Baracoa,
presque à l'extrême pointe sud-est de Cuba,
Cet
endroit fut totalement isolé jusque dans les années soixante-dix,
sans aucune route, ni accès,
Le
climat y est unique, c'est le pays des recettes au lait de coco, du
chocolat, excellent, des « cucuruchos », friandises
faites à base de coco râpé, de fruits locaux, oranges et
mandarines, papayes et goyaves, avec des cacahuètes, du sucre et du
miel, emballées dans un cône de feuille de palmier, un régal...
La
petite ville a deux facettes, le centre-ville, comme toujours
regroupé autour de l'église et du « Parque »,
Belles bâtisses à colonnades, toujours une palette de couleurs, rues pavées, fleurs, arbres et palmiers, des bancs sous les ombrages, un peu partout,
D'autre
part, le front de mer, dévasté par les cyclones depuis le début du
XXI° siècle, et le dernier en date, il y a moins de deux mois, qui
après avoir ravagé St Bart et St Martin, a remis une petite
couche...
Il
faut oublier les photos des dépliants touristiques pendant dix ou
vingt ans !
A
part ça, c'est beau et paisible...
Il
pleut à verse ! Pour la découverte on verra demain ,
Par
contre j'ai le temps d'aller boire un « V2 »
Mon
Vulnéraire Vespéral,
C'est
à dire l'apéro du soir, vers 18h,
Et
bien entendu, ce sera un Mojito(s)
Hasta
Mañana...
Le
matin c'est reparti ! Un coup d’œil à un des trois vieux
forts espagnols qui défendaient la baie, la statue de Christophe
Colomb et de sa croix, une copie car l'originale est dans la
cathédrale, toujours fermée... et on n'est même pas sûr qu'il
s'agisse de l'originale...
En
fouillant l'histoire, dans « Colomb », il n'y a pas
« colombe », car il n'a pas apporté la paix, mais il y a
« colon », l'ont suivi les conquistadors, qui par les
armes, le bûcher, et la vérole, ont fait disparaître la population
d'origine, les Taînos,
Puis,
devant la cathédrale, à quelques dizaines de mètres, dans le
Parque, et la regardant droit dans les vitraux, la statue, en buste,
de HATUEY, le chef des Taînos à l'époque, qui fut brûlé sur le
bûcher, pour l'exemple et pour l'intimidation, pour avoir refusé de
se convertir au catholicisme,
Déclarant,
avant de mourir,
« Votre Paradis, si les Espagnols y
vont,
je n'en veux pas »
Passage
au musée archéologique, aménagé dans les grottes qui surplombent
Baracoa, vestiges de la civilisation Taînos, outils en pierre,
poteries, perles et colliers, sifflets taillés dans des coquillages,
et squelettes de ces Indiens, dont certains entiers, certaines pièces
sont datées de plus de trois mille ans...
Photos difficiles, voire impossibles, car je suis à la frontale...
Photos difficiles, voire impossibles, car je suis à la frontale...
Ce
peuple si paisible, tellement paisible qu'il n'avait jamais jugé
utile d'avoir des armes, ce qui est presque unique sur la planète,
le premier occupant des Caraïbes, venu du Vénézuela, exterminé en
trois décennies, remplacé par les Espagnols et esclaves caraïbes de
Haïti, africains,
Et
hop, une civilisation de moins...
Bon,
le temps est mauvais depuis trois jours que je suis là, la météo
n'annonce rien de mieux pour la semaine à venir, je ne grimperai pas
le Yunke, ce beau sommet plateau qui domine la ville, tant pis...
Demain
je vais partir vers Guantanamo, non pas pour m'acheter une salopette
orange..., mais découvrir cette petite ville, et si possible,
entendre la musique à l'origine de la musique cubaine...
GUANTANAMO
Arrivée
à la « autobuses/estacion », beau temps, belle forme,
bon moral, je me fais les quatre kilomètres à pied vers le centre, des
dizaines de blocs , de cent mètres au carré, pas très joli...
Mais
le petit « centro » est très coloré et très vivant,
Ma
casa est à cent mètres de là, tenue par trois "chicas", ma chambre se trouve dans un petit
palace, plein de couleurs, de tableaux, de poteries anciennes, la
splendeur des belles demeures cubaines,
C'est
la serveuse du petit snack où je me suis arrêté pour boire un café
qui me l'a indiquée, précieuse information, mais elle m'a quand même
dit « le mieux, tu viens chez moi... », on est à
Cuba...
Je décline l'invitation et remercie,
Petit
tour en ville, une bière au bar « El ruina »,
effectivement installé dans un bâtiment en ruine, ambiance de
folie, musique cubaine à fond, les cubaines dansent en transe, dans des tenues minimalistes, c'est
vraiment très chaud...
Pas de photos, c'est mieux pour votre cœur...
La
base américaine est campée à quelques kilomètres au sud, sur la
baie très fermée de Guantanamo, avec son côté obscur, mais ici
c'est Cuba, avec sa musique et sa joie de vivre...
Rentré
au « palais », les trois chicas qui gèrent la casa me
demandent « tu aimes les chicas cubaines » ?, « tu
veux laquelle d'entre nous ce soir » ?, je leur explique
gentiment que je suis fatigué et que j'aimerais dormir (tout seul!),
Sourires,
elles n'insistent pas !
Sans rancune, elles m'offrent un café cubain, et un rhum !
Demain
je repars à Santiago, avec du temps devant moi, et un peu plus
d'envie,
Je
voudrais aller visiter « La Gran Piedra » (gros caillou en
français), dans la sierra à une quarantaine de kilomètres de
Santiago,
On
se retrouve là-bas,
LA
GRAN PIEDRA
A
vingt kilomètres de la ville, commence la Sierra Maestra, la Gran
Piedra est un énorme rocher, tel un gros galet, dont le poids est
estimé à 70 000 tonnes, posé au sommet d'une montagne de la
Sierra, spectacle peu fréquent, ( je suppose que l'érosion doit y
être pour quelque chose... je n'imagine pas que quelques-uns l'aient montée là-haut !) )
Je
vais faire la balade avec un taxi, une guide cubaine qui parle
anglais, et un vieux Japonais de Tokyo, qui va se révéler très
drôle et très sympathique,
Route
en lacets qui monte dans la jungle, temps magnifique, le soleil est
revenu, c'est aujourd'hui qu'il fallait venir ! Car souvent, le massif est noyé dans la brume et les nuages...
Tout
d'abord, en dessous du sommet, visite d'une ancienne plantation,
française, de café, et des locaux transformés en musée,
Une sorte de "moulin à café" |
C'est
par cette région que le café est arrivé à Cuba, avec les colons
français, arrivant de Haïti, chassés par la révolution et la fin
de l'esclavage,
Victor
Constantin, installé au pied de La Gran Piedra, avec des hectares de
plantations de café, douze esclaves, et quarante-huit ouvriers
agricoles, et sa femme, ancienne esclave noire, qui devait avoir un
cul plus appétissant que celui de ses congénères... et qui se
révélera la plus cruelle avec eux, ce qui lui vaudra de se faire
massacrer la première lors de la révolution des esclaves de Cuba,
qui va commencer ici...
Séchoirs,
ateliers, logements des esclaves et ouvriers, chaînes et fers pour
les bien confiner pour la nuit, dont des colliers en métal avec des
pointes, à l'intérieur !!
Je
suis sidéré quand on m'explique à quoi servait le trou dans le
sol, bien arrondi, de la taille d'une cuvette, dans le dortoir des
esclaves,
Simplement
pour pouvoir y coucher les esclaves enceintes à plat ventre, et les
punir, à coups de bâton ou de fouet, sans abîmer le futur bébé,
non pas par humanité, mais parce que c'est un futur esclave, à
préserver, jeune, fort, et productif...
Je
ressens un vrai malaise, je ne suis plus dans la littérature, un peu
ancienne, un peu imaginée, mais dans une sorte de réalité,
physique, palpable...
Puis
la maison du patron, immense, en pierres, parquets en ébène,
vaisselle en argent, meubles « rococo », services en
porcelaine, verres et vases en cristal de Baccarat, même toutes les
vitres de la maison sont en cristal !!!
Les
explications de la guide sont précieuses, elle connaît son sujet,
bon, comme il faut payer pour faire des photos, vous n'en aurez pas !
Question de principe...
Ensuite,
la grimpette finale pour atteindre le sommet et arriver sur le
rocher,
Quatre cent cinquante-neuf
marches, et une échelle métallique pour en terminer, vue sur 360°,
sur la côte sud de Cuba, et la Sierra Maestra, magique !
L'air
est pur, on voit jusqu'à Guantanamo, à près de cent kilomètres,
Le
rocher est posé à 1235 mètres d'altitude, point le plus élevé de
toute cette partie de la Sierra, le Turquino, plus à l'ouest,
culmine à 1972 mètres, le plus haut sommet de Cuba,
On
rencontre ici, à Gran Piedra, des hommes et des femmes, à la peau noire, aux
yeux verts, descendants du métissage entre Français et esclaves,
beaux hybrides aux yeux d'émeraude...
Descendante d'esclave et de Français, après plusieurs générations, cette jeune femme a des yeux d'émeraude ! |
Après
la fin de l'esclavage, une d'entre elles aurait vécu jusqu'à 132
ans, on trouve sa photo dans le musée...
Pour
terminer, visite d'un jardin botanique, très bien aménagé, et très
bien commenté, avant de regagner Santiago,
Le palmier "hélice", magnifique |
L'oiseau du paradis |
La chance de tomber sur un "oiseau mouche" regardez bien ! |
Il s'approche de la fleur, |
Et butine, en mode stationnaire |
Et retourne sur sa branche, Il doit peser moins de dix grammes... |
Ma guide me présente la "Clito Capullo", la "fleur clitoris"!!! Je ne suis pas sûr que ce soit le nom botanique... |
Je quitte mon Tokyoïte aux cheveux d'argent, et me dirige vers le bar le plus proche...
Belle
journée,
Demain,
si le beau temps persiste, j'irai visiter l'entrée de la baie, très
particulière,
LA
BAHIA DE SANTIAGO
La
baie de Santiago, profonde d'environ dix kilomètres, est très
étroite à son ouverture sur la mer des Caraïbes, moins de
deux cents mètres !!!
Et
protégée par un solide fort, le « El Morro », dominant
l'embouchure, et la protégeant,
Aussitôt
entré dans la baie par ce goulet, une petite île, habitée, le « CAYO GRANMA », de
trois cents mètres de diamètre, est posée en plein milieu, comme
pour pouvoir boucher l'entrée,
Cayo Granma |
Une
voie pavée fait le tour de l'île, familles de pêcheurs, maisons
sur pilotis, pas un véhicule, un petit endroit hors du temps, que
l'on rejoint avec un petit ferry,
Le "périf " de Cayo Granma |
C'est un pêcheur de cette petite île, "Elan El Pescador", rencontré le matin sur le bord de la route, au pied du fort, et qui y travaille le jour comme guide, qui m'a fait entrer dans celui-ci par l'entrée du personnel, donc gratis, qui m'y emmène sur son petit bateau,
J'y
passe une partie de la journée,
Cette
fois, je me sens bien à Santiago, je vais rester un peu, j'ai une
casa tenue par un couple charmant, qui me fait travailler l'espagnol
latino-américain, todo va bene....
Après,
je ne sais où j'irai,
Mais
on se retrouvera là-bas,
En
attendant,
ENJOY
&
B.A.P.
Eh, ne cherche pas BUZZ, je croyais qu'il m'avait quitté... Il était planqué dans le fond de mon sac à dos !!!
On le retrouve bientôt !
Eh, ne cherche pas BUZZ, je croyais qu'il m'avait quitté... Il était planqué dans le fond de mon sac à dos !!!
On le retrouve bientôt !
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