MARIAGE EN PAYS TAMANG - mars 2016

MARIAGE EN PAYS TAMANG – mars 2016

Pile au moment où je me trouve à Amalbass, une cérémonie de mariage est prévue !

Mariage Tamang, dans la tradition,

L'occasion de découvrir les us et coutumes du coin !

Je suis invité à participer dès les préparatifs, qui commencent tôt ce matin, en vue du début de la fête ce soir, qui va durer toute la nuit, et toute la journée de demain.

Une fille du village se marie avec un garçon d'un village un peu plus haut dans la vallée,

Une cérémonie a déjà eu lieu dans la famille du garçon, maintenant c'est au tour de la famille de la jeune épouse d'organiser une grande fête.

On met les petits plats dans les grands, et tout le village participe !

J'arrive sur les lieux vers 7h du matin, j'ai l'autorisation de faire toutes les photos que je souhaite, et de circuler partout librement, génial !

J'ai juste loupé la mise à mort du buffle, sacrifié pour l'occasion, au lever du jour, la tête tranchée nette d'un coup de Kukuri géant...

MUSIQUE: https://www.youtube.com/watch?v=IxS-ICzjO6I

On passe à la découpe,

Quelques spécialistes procèdent à l'enlèvement des quatre membres, puis au partage de la carcasse, prélèvement des abats, enfin tout !

Tout va servir, hormis les intestins,

Le buffle est rapidement taillé en grosses pièces, emmenées un peu plus bas, près de la maison,

La tête du buffle

Là, une quinzaine d'hommes, munis de couteaux très particuliers, arrondis, et que l'on peut, agenouillé, maintenir du pied ou du genou, vont tout couper en petits morceaux, petits !

Tout, c'est tout ! La viande, la graisse, les cartilages, les tripes et les abats, poumons et foie, les os, les cotes, omoplates, bassin, même les sabots, ne resteront que quelques os longs, genre fémurs/humérus.

Même les sabots vont passer à la marmite!!!

On touche au but

En quatre heures c'est fini, il faut dire que quatre heures à quinze, ça fait soixante heures de boulot !

Pendant ce temps, d'autres hommes ont préparé des foyers pour des gamelles géantes, un stock de bois, les femmes ont entamé la cuisson de beignets, pains, œufs durs, les ados s'occupent de la décoration végétale, et de l'installation de lumières un peu partout sur le site, de la sono, banderole de bien venue, les jeunes filles préparent et lavent toute la vaisselle, soixante personnes vont bosser ensemble pendant douze heures (faites le calcul, ça fait un sacré boulot d'abattu!)

Les lentilles, base de la cuisine népalaise

Cuisson des tripes...

Début d'après midi, on commence les cuissons du buffle, du riz en quantité, de currys, de soupes, d'abats, les cuisines et les cuisiniers vont fonctionner tout l'après midi, toute la nuit, et toute la journée de demain, sans interruption, afin qu'il y ait toujours de quoi manger pour tous les participants,

C'est Pantagruélique, Rabelaisien, hors normes,

Il y aura bien deux cents personnes en tout, qui vont festoyer pendant 24h non stop !

Petite grillade pour les travailleurs,
mais pas de "grill", directement dans la braise !

Pause repas pour les travailleurs

On pile le gingembre

Je surveille les marmites !
Pas du tout, j'essaie de me faire oublier

Je pense qu'il doit y avoir une réserve conséquente d' AERAK !!!

Le marié et toute sa famille sont attendus juste après le coucher du soleil, arrivant à pied, de nuit, de leur village.

Ils ne sont pas encore là, je suis déjà crevé...

Passage à la taverne, histoire de descendre quelques bières.

Dès que je me promène alentour, un vieux m'invite à rentrer dans sa maison, et m'offre un grand verre d'aérak !!!

à 15 heures, je décide d'arrêter de me promener et je reste avec les cuistots,.....

qui fonctionnent à l'aérak, on en sortira pas !

Tout le monde s'est habitué à moi, les gosses viennent me voir, les femmes se laissent photographier en souriant,

( et me payent un coup, d'aérak !)

Il est bientôt 18h, coucher du soleil, ça fait douze heures d'un boulot de folie, tout est prêt, dans les moindres détails, je suis moitié mort, ça va bientôt commencer...

La banderole " bien venue" pour les arrivants

Des chants et des cris dans la montagne,

De petites loupiotes qui s'approchent,

Le cortège arrive, mariés en tête,

Salués, bénis (au riz et à l'eau)



Le marié

Chaque arrivant dépose un billet dans un carton destiné à recueillir la participation à la fête,

avance, s'installe, et le service commence,

on mange à la népalaise,

assis en tailleur,

sans couverts,

avec les doigts

Le service se fait pour environ 25 personnes à la fois,
après d'autres s'installent,
et ainsi de suite pendant des heures...

Les mariés sont installés dans une petite alcôve, improvisée et décorée avec des feuilles tressées, en forme de cœur, ils vont y rester près de vingt heures, présents, spectateurs de « leur » fête, et repartiront demain avant le coucher du soleil....

On boit, mange, danse, chante,

Je passe par les cuisines, toujours en pleine effervescence, me laisse séduire par un dernier verre d'aérak, et vais me coucher, 300 mètres à la frontale dans les terrasses,

à demain les jeunes mariés !!!

Je m'endors en entendant la musique...

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Réveil, deux œufs et un verre d'aérak, je regagne le « temple » !!

Les mariés sont plus fatigués que moi, les invités tiennent le coup,

Encore la journée à tenir,

Les cuistots sont toujours aux fourneaux, plutôt frais, chapeau les mecs !!!

C'est le moment où chacun va voir les mariés, leur jette quelques gouttes d'eau sur la tête, leur colle un peu de riz sur le front, et leur donne un billet, ou un cadeau (autocuiseur à riz, jarre à eau, vaisselle, tapis, pièces d'étoffe...

C'est mon tour, je bénis les mariés, et leur donne un peu d'argent,

Ils sont sensibles à ma participation, symbolique, mais respectueuse,

C'est mon tour...

Ensuite, la fête continue toute la journée,

Je joue avec les gosses,

Beaucoup d'invités veulent se faire prendre en photo avec « l'étranger » !

 

Avec le marié

Les cuisines tournent encore, la vaisselle est faite en permanence, au fur et à mesure,

Vers 16h les gens commencent à partir, pour regrimper chez eux,

Les mariés, complètement défaits, partent en dernier,

Tout le monde va se coucher, moi Itou,

Je garde de ce moment une grande impression de solidarité, de travail partagé, de plaisirs partagés, quand, en occident, pour des raisons, entre autres pratiques, on préfère inviter au restaurant, ne rien faire avant, ni après, juste un chèque....

Je suis conscient d'avoir vécu un moment assez unique, d'être chanceux,

Bon, on se retrouve à Kathmandu,

Il faut descendre vers la route, et essayer de trouver un bus, un camion ou une voiture, qui rentre à la ville,

En attendant,

 

Quelques portraits Tamangs...

 

 

 

Voilà

                    ENJOY

                                      &

                                                   B.A.P.