LE VIRACHEY
KHO LANTA TRAINING !!!
Bon,
j'ai trouvé l'occasion, et rejoint un petit groupe constitué pour
un trek multi activités de trois jours dans la jungle du parc
national.
Nous
serons cinq,
Il
y a là, Mickael, 22 ans, américain de Seattle, Magali et Jérôme,
la trentaine passée tous les deux, Français « expats » en poste
au Cambodge pour un an, lui à Phnom Penh dans une ONG spécialisée
en adduction électrique, elle à Batambang dans l'ONG « Avocats
sans frontières »
Et
Damien, 40 ans, chef d'entreprise de Bruxelles,
et
puis moi !!!
Ce
petit groupe de cinq semble bien fonctionner dès le départ, bon
signe !
Nous
allons devoir vivre très rustique, peu de choses emmenées, peu
d'intendance, très peu de matériel, il va falloir vivre « sur
la jungle » !
Nous
partons de Ban Lung en voiture, c'est Damien qui prend le volant,
notre guide, Wamas, ne conduisant pas.
Une
cinquantaine de kilomètres vers le nord, sur une piste très
poussiéreuse, pour rejoindre Voen Sai et la rive du Tonlé San, un
affluent du Mékong, qui arrive droit du Vietnam.
Là,
après avoir perçu notre réserve d'eau (trois bouteilles de 1,5
litres) et un hamac de « GI », nous embarquons sur deux
petites pirogues motorisées, long tail, longues et fines, pour
remonter le Tonlé San, puis un de ses affluents vers le nord,
étroit, sinueux, parsemé de rapides.
Musique ( un vrai cadeau des DOORS!) https://www.youtube.com/watch?v=wRwwUZLV-IE
Un
grand moment en vérité, les pilotes sont extrêmement habiles et
passent partout, hauts fonds, rapides, et passages étroits...
AD
AUGUSTA PER ANGUSTA...
Une
heure de belle aventure, un peu de danger, ça commence bien !
Visions
d'enfants nus sur les berges de la rivière, ou en train de jouer
dans l'eau, de pêcheurs en pirogues, de femmes dans les petits
jardins adossés aux berges, là ou le limon est fertile.
Bien
sur, la moitié du matos est déjà trempé !!!
On
débarque sur une berge sableuse, et départ à pied, pour deux
bonnes heures de marche avant la pause déjeuner. Tout le monde va
bien, en dépit de quelques moustiques et une chaleur
très......jungle !
Tiens ! une petite église perdue dans la jungle !!! |
Après
midi à marcher dans la jungle épaisse par de petites pistes,
parfois quasi invisibles,
Le
guide connaît son job et nous mène sans hésitation.
Il
nous faut, en cours de route, traverser une rivière assez large et
assez profonde, avec du courant, les sacs à dos sur la tête,
Moment
de petites frayeurs, d'équilibre, et de rires
A
partir de cet instant, sur l'autre rive, nous sommes prévenus, nous
entrons dans le domaine des sangsues, des tiques, et autres bêtes
désagréables !
Nous
allons en avoir confirmation très vite...
Moi
qui marche pieds nus, en sandales, je vais être gâté !!!
Nous
rejoindrons le point de bivouac, une belle petite cascade, à la
frontale, une heure après le coucher du soleil, fourbus.
Bain
et douche de nuit dans la bassin de la cascade, pour enlever fatigue,
sueur, poussière, et sangsues...
Ce
fut une assez rude journée,
Notre
guide a récupéré, sur le trajet, dans l'après midi, deux
acolytes d'un village proche, qui aident pour ouvrir le chemin à la
machette, porter l'intendance, allumer le feu, et faire la cuisine,
Ce
sont des gars du coin, qui vivent dans la jungle en permanence, et
savent tout faire dans cet endroit, avec quasiment rien !Ils
sont tout petits, trapus, ce sont des membres d'une minorité
ethnique locale, des Taviets.
Good night ! |
Cuisson du repas..... |
Pendant
que nous profitons de la cascade, à la frontale, les trois « GO »
ont tendu un filet en travers de la rivière, et en un rien de temps,
attrapé cinq jolis poissons, fouillé les berges pour attraper des
grenouilles,
Et
voilà tout ce joli monde embroché et en train de rôtir sur le
feu !
Deux
gros bambous, encore verts, sont remplis avec de l'eau de la rivière,
des légumes épluchés et émincés, quelques épices, et calés
dans le feu, le dîner est en route !
Ils
ont fabriqué de petits gobelets de bambou qui serviront pour boire
l'alcool de riz à la fin du repas,
Ne manque rien !
Reste
à tendre les hamacs entre les arbres et à affronter une nuit assez
fraîche, avec les moustiques...
Le
matin, tout le monde a plus ou moins bien dormi, plutôt moins,
Petit
déjeuner, café au lait, plus riz, plus légumes, et c'est reparti
pour une belle étape, avec de jolies montées, éprouvantes, jusqu'à
la pause de midi, en bord de rivière.
Rebaignade,
réinspection sangsues, personnellement j'en ai une vingtaine sur les
deux pieds, du sang plein le pantalon et les sandales...
Wamas, inquiet pour moi, m'asperge les jambes d'un poison local,
Je le rassure en lui disant que ces petites bêtes ne m'impressionnent pas,
Nous
avons fait une grande boucle dans la jungle, la forêt est belle, les
arbres monumentaux, ressemblant à des fromagers, banians, et autres
rois des forêts,
Vu
peu d'animaux, mais ils sont farouches, et nous sommes huit, vites
repérés...
Petite
marche l'après midi pour rejoindre une famille, taviet, installée
en bord de rivière,
C'est
chez eux, et avec eux, que nous prendrons le repas du soir, suivi
d'une variante de l'alcool de riz, bue copieusement..
Nous
y passerons la nuit, certains dans de minuscules bungalows sur
pilotis, branlants..., moi dans mon hamac.
Ces
gens sont gentils, hospitaliers, souriants, et nous passons une
soirée inoubliable.
Mis
au courant du programme du lendemain, il s'annonce alléchant, et
épique !!!
TROISIEME
JOUR
Levés
tôt, café, riz, légumes, et bananes !
Et
en avant pour partir dans la jungle, couper de gros et longs bambous,
qu'il
faut ensuite ébrancher et traîner dans la forêt, pour les ramener
au bord de l'eau,
Car
nous allons construire des radeaux !!!
Entièrement
en bambou, sans clous, sans ficelle,
Pour
descendre la rivière...
Vu
le courant, et les rapides, nous sommes dubitatifs,
Mais
c'est mal connaître nos amis Taviets !!!
Un boulot de malade! |
retour au camp, il y en a 26 a ramener... |
ça avance à vitesse grand V ! |
Chantier naval |
Finitions |
Vérifications |
Bien
sûr, nos guides font l'essentiel, et nous participons, apprenant à
ligaturer les bambous avec des fibres de bambous refendus, à tendre,
rigidifier le tout, et miracle,
en
moins de trois heures tout est terminé !
Nous
sommes vraiment meilleurs qu'à Koh Lanta !!!
Pour
les radeaux,
Mais aussi pour la cuisine sans gamelle, la pêche, la
chasse aux grenouilles,
Un
Taviet à Koh Lanta ferait un malheur !!!
Les
radeaux doivent être solides, capables ne nous porter, ainsi que nos
sacs, et d'affronter les rapides, sans se disloquer! Avec un peu
d'appréhension au départ, c'est parti pour un peu plus de trois
heures de descente,
Une
vraie folie !!!
Les
radeaux sont maniés au moyen de longues perches (en bambou ! »
propulsés au moyen de pagaies sommaires (en bambou ! »
A
l'avant de chacun, il y a un de nos guides, qui assure la trajectoire
et le passage des rapides, avec brio, nous aidons dans la mesure de
nos moyens, cuisons au soleil, sautons dans l'eau à tous moments,
après nous être fait confirmer qu' il n'y a pas de crocos !
La
réponse est : il n'y en a plus.....
Nous
sommes tous comme des gosses, finissons par faire la course, nous
éclabousser à qui mieux mieux, la moitié du temps sur les radeaux,
l'autre dans l'eau à nager accrochés pour nous rafraîchir
Inoubliable
Arrêt
sur une plage, la fête est finie, petite marche pour rejoindre une
autre famille, chez laquelle nous prendrons notre dernier repas.
Ensuite,
une heure de marche, de nouveaux les pirogues à moteur pendant une
heure pour rejoindre Voen Sen et la voiture,
Reste
à rentrer à Ban Lung, cinquante kilomètres,
Une
crevaison en route, changer la roue en plein soleil et en pleine
poussière,
Enfin
la ville, séparation, échange d'adresses,
Tout
le monde est cuit, crevé, content, sale, pourri, mouillé, puant,
bouffé par les sangsues, les moustiques et les tiques,
LE
PARADIS !!!
Le
soir, je dînerai avec Mickael et Damien, nous reparlerons de ces
trois jours, et de nos vies respectives, avant de partir le
lendemain, dans trois directions différentes
Bon,
j'ai une journée de lessive/séchage à Ban Lung, ensuite, j'ai
envie de rejoindre le Mékong, à Stun Treng, pour deux jours de
repos, et où un nouveau pont sur le « Grand Fleuve » a
été ouvert cette année, et permet d'aller vers l'ouest.
Mon
rêve est d'aller jusqu'à Preah Vihear, un des plus prestigieux
temple du Cambodge, à la frontière Thaï, dans la chaîne des
Dangkrek, dernier refuge des Khmers Rouges...
Temple
quasiment impossible à visiter jusqu'à il y a peu, car le Cambodge
et la Thaïlande se disputaient sa propriété et se tiraient dessus,
de part et d'autre, à coups de canons...
Si
j'y arrive,
On
se retrouve là bas,
en
attendant,
ENJOY
&
B.A.P.
Un périple très enrichissant , mais entre les sangsues ,les moustiques et les tiques il faut se faire transfuser en arrivant .
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