SEN MONOROM - 16/22 novembre 2015


SEN MONOROM 16/22 novembre 2015




Arrivé à 13h, après cinq heures de minibus, plein à craquer,

c'est marqué sur le ticket,
 « vous devrez partager trois sièges pour quatre personnes » !!!



Sen Monorom,
 Petit village, sur la place du marché, on sent bien qu'on est loin de Phnom Penh, loin de tout !
 




La vendeuse de grillons...grillés!!!

La place du village

Repéré le dispensaire, une cabane en bois de quatre mètres sur cinq, c'est bien le lieu où il ne faut pas tomber malade, ni prendre une grosse gamelle en moto !!!



J'ai mis un point d'honneur à ne rien réserver sur machin.con, et je vais me chercher un petit hôtel tenu par des locaux.

Je suis un peu fatigué de constater, au Cambodge comme ailleurs (Laos, Thaïlande...)que beaucoup de structures sont tenues par des étrangers, Français, Allemands, Australiens...

Qui drainent les touristes de leurs pays.

Le touriste, le backpaker également, est finalement assez grégaire, et aime à séjourner dans des endroits tenus par un de ses concitoyens, par paresse, par confort, et à partager la bière et le repas du soir, en parlant dans sa langue, avec ses compatriotes.

C'est bien petit comme aventure, mais on peut comprendre,

Où c'est plus grave, c'est que ce commerce ne profite en rien aux « locaux »,

Où c'est pire, c'est que beaucoup, pour se donner une noble apparence, n'hésitent pas à rattacher à leur enseigne, des mots comme « project », « écolodge », ou même « ONG » !!!

On est dans la tromperie, l'escroquerie pure, rien ne revient aux gens du pays,

L'activité est purement lucrative, mercantile...

Donc je me mets à la recherche d'un lieu tenu par des locaux,

Je trouve une jolie guesthouse, tenu par un ancien guide, devenu maire du village, et sa famille,

Beaux bungalows dans un jardin luxuriant,

 
Vingt chambres, j'en loue une, il en reste dix neuf,

VIDES !!!

Je suis seul, tant mieux,

Personne pour me casser les KHUYS ( comme dirait Johnny!)



Je m'installe, me mets à la recherche d'une moto pour visiter les environs, avant de trouver un guide " local" pour aller plus en profondeur dans les villages isolés.



J'en trouve une, juste un peu moins vieille que moi, compteur kilométrique cassé, tachymètre cassé, freins inexistants, on va encore freiner avec les semelles !!!



Je visite les environs, pistes, points de vue, la nature est belle, propre, petits hameaux, plantations de poivre, café, manioc, bananes,

On est à 900m d'altitude, il fait frais,

On passe de Kratié, où l'on dort à poil sous le ventilateur, à Sen Monorom, où on se blottit sous la couette...



A quarante kilomètres se trouve, parmi toutes les cascades environnantes, la plus grande de tout le Cambodge, la « BUSRA »,

C'est parti, 40km, une heure et demie à moto, eh oui, les routes, c'est pas vraiment ça !!!

Mais la balade en vaut la peine, la cascade est magnifique, grande, puissante en cette saison, en pleine forêt.

Quelques « marchands du temple » mais assez peu,

et ils ont de la bière fraîche, alors on pardonne...



J'enchaîne avec les collines environnantes, pagodes, petits lacs,

Cent kilomètres dans la journée, crevé, content...


Un bébé singe sur la route, tout mignon



cascade "Busra"


Station essence/buvette sur la route

Me suis procuré une carte précise de la région...

Un cochon qui traverse!

Un étang au bord du chemin

Une autre petite cascade, cachée dans la forêt

Maison classique des gens du coin

LA JUNGLE



Je me suis trouvé un guide « Phnom » appelé Tiet, pour partir trois jours dans la jungle à la découverte de la forêt, des cascades, des petits villages ethniques,

je suis tout excité !!!

C'est pour demain !!!

TIET, mon guide


J'ai approvisionné des gâteaux, au cas où, pour les enfants,

une bouteille de rhum, au cas où, pour moi,

 

Et puis quelques boites de café tout prêt, au lait !,

Mais je me connais, mieux vaut du café dégueulasse que pas de café du tout, au cas ou un indigène voudrait engager la conversation, avec moi, le matin...


Musique: https://www.youtube.com/watch?v=hK2nzWui28Y


La jungle du MONDOLKIRI,
 le Royaume des cascades



Rendez vous à huit heures, départ avec mon guide « Tiek » pour trois jours, deux nuits dans la jungle, au sud de Sen Monorom,

Il a la bouffe, l'eau, et connait la région comme sa poche !



Quinze kilomètres de voiture pour nous éloigner du village, et départ à pied, par des petites pistes assez nettes.

La forêt est propre, verte, nous ferons environ vingt kilomètres dans la journée,

Marche ponctuée, toutes les deux heures, d'arrêts près de cascades, sauvages, fraîches et claires,

Baignades,
un vrai bonheur...



Douche sous la cascade, très fraîche...


Arrêt en fin d'après midi dans un village Buong,, en vérité, cinq cabanes en bois et tôles, sur une croupe herbeuse, avec, à l'intérieur,

RIEN !!



Juste un bat-flanc et une ou deux cordelettes pour suspendre tout le linge,



Là, on est devant la pauvreté totale, le dénuement complet.

Ces gens ne possèdent rien !




Un vélo pour tous les enfants, cassé, tordu, sans pneus,

l'aîné promène les petits en poussant le vélo, sur les jantes...



Les gosses sont joyeux, rient, jouent à cache-cache, nus sous leurs tee shirt et shorts, élimés, troués, usés jusqu'à la trame...





Je vais dormir là avec eux, dans un hamac que l'on m'a prêté, un hamac de l'armée américaine, costaud, chaud, pourvu d'une moustiquaire, tendu entre deux poteaux de la cabane.

Mon lit


Tout le monde dort ensemble, avec les poules, les chats, les chiens,

Ils ont laissé les cochons dehors,

C'est bien !...



Toilette au trou d'eau, deux cents mètres plus bas,

La salle de bain
 

Donné les gâteaux aux enfants, qui partagent entre eux tous, et aussi avec les poules, les chats et les chiens !!!



Repas dans une obscurité quasi totale, genre blind test, du riz avec un peu de ?, puis de la musique, sortie d'un vieux transistor du siècle dernier.

Je suis dans une machine à remonter le temps, mais ils sourient, semblent heureux, bien loin du CAC 40, du terrorisme et des taux de change,

Les jeunes mamans donnent le sein à leurs bébés, naturellement, sans pudeur, tout le monde est en symbiose, humains et animaux,

Les poussins cavalent sur les chats et les chiens, qui ne réagissent pas...



Je vais voir le patriarche, quatre vingt ans, qui vit dans une cabane éloignée,

Presque une momie, fripé, petit, sec,

Nous fumons une cigarette ensemble, il me sourie, il a les dents encore plus pourries que les miennes !!!!

Il est gris, terreux, n'a pas du prendre une douche depuis le siècle dernier...





Ensuite ça dérape un peu, vers 21h30 ils sortent la bouteille d'alcool de riz..., fait maison..
 

A 22h30, plus de son, plus d'images,



Veuillez nous excuser de cette interruption,

indépendante de notre volonté,

due à un problème ethnique,



Second jour, dans la jungle, des kilomètres, vallées, forêts denses, croupes herbeuses, oiseaux, singes, cascades,

Un gros arbre en guise de pont

Parfois, le chemin est moins net


Bon, hospitalité oblige, à 11h arrêt dans une cabane, la maîtresse de maison, fort jolie, sort la bouteille d'alcool de riz...

On ne doit jamais refuser, je me fais violence, mais il reste de la marche, et il fait 37°...
Le sac a dos du Bunong


 

Encore une nuit hors du temps, avec des gens et des bêtes, qui vivent ensemble et partagent tout,




Petit pont...





Puis, de nouveau la jungle, arrêt près de rapides, où les cornacs viennent baigner leurs éléphants,

baignade partagée, magique, sauvage et simple,








Il est temps de rentrer, je suis crevé, heureux,

Envie d'une bière fraîche...



Depuis trois jours je n'ai bu que de l'eau (finalement ça ne m'a pas rendu malade)

et de l'alcool de riz (ça a failli me rendre malade)!



Au fil du chemin, mon guide, Tiek, m'a appris quelques mots de la langue Buong,

WALAN ? Comment ça va ?

NAN BAN, merci,
et quelques autres,





Content d'avoir été là, de constater que tous, sur terre, ne vivent pas à la même époque,

de constater que eux sourient,
 tout le temps,

et nous ???



Bon, j'ai redécouvert les petits inconvénients de la jungle,

Soit effleuré une plante KHIFALEPAH,

Soit croisé une bébête KHIMEMEPAH,


Herureusement j'ai trouvé, en cherchant bien, dans une pharmacie, minimaliste, c'est à dire trois planches sur deux tréteaux, un petit tube de Bétaméthasone, qui devrait faire l'affaire...



ALLEZ,

Demain je pars vers l'extrême nord-est du cambodge,

On se retrouve là-bas !


En attendant,

               ENJOY
                                &
                                        B.A.P.



1 commentaire:

  1. Salut l'ami, ne serait pas là un des plus beau moment de ton voyage, tu sais popurquoi ?

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